Lancer votre start-up en 4 étapes clés

Se lancer dans une start-up, c’est mettre sur pied un projet innovant à partir d’une petite équipe et de la confiance d’investisseurs. Il est donc important de savoir s’entourer des bonnes personnes mais aussi de choisir les bons interlocuteurs. Voici les 4 moments clés à ne pas louper pour monter votre start-up !

1. Intégrer les compétences clés dès le départ

D’après Michel Coster, directeur de l’incubateur de l’EM Lyon, une start-up doit partir sur des bases solides. Pour ça, il faut qu’elle intègre dès son démarrage toutes les compétences clés nécessaires au développement du projet et à son intégration sur le marché. Pour lui, la valeur même de l’idée à l’origine de la start-up vaut moins que la qualité de la performance collaborative des équipiers de démarrage. Et les 3 compétences essentielles à maitriser sont l’aspect technique, la communication et la partie finances-gestion.

 

2. Faire évoluer son business model

L’innovation est la composante clé d’une start-up, laquelle doit entrer en complémentarité avec les aspects techniques et les chiffres. Pour ça, les entrepreneurs ont besoin d’un temps d’expérimentation.

Selon Michel Coster, le temps de cristallisation du business model d’une start-up s’étale sur 2 à 4 ans et n’est pas défini dès les débuts du projet. Romain Gentil, un des fondateurs de Wizbii, a vu les objectifs et les cibles de son entreprise évoluer avec le réel. D’une plateforme mettant en relation des jeunes aux compétences complémentaires dans le but de créer des entreprises, Wizbii s’est étendue et est désormais la plateforme professionnelle de référence pour les 18-30 ans avec 500 000 membres et 4 000 entreprises inscrites. Les start-up se développent selon un processus d’évolution constante.

Les start-up changeraient à peu près trois quarts de leur modèle primaire. C’est un impératif pour les jeunes entrepreneurs de savoir se décentraliser de son idée première pour réinterroger le marché et faire les bons retours. Adopter une approche créative dès le démarrage de la start-up est un facteur clé de développement.

 

3. Choisir le bon timing pour une levée de fonds

Engager une levée de fonds, c’est refaire des dossiers et des business plans vingt à trente fois, être présent partout à la fois et pitcher constamment. Tout ça pour une démarche que certains peuvent rechigner à amorcer : la dilution l’entreprise, où les actionnaires d’une société voient se réduire leurs droits à la participation aux bénéfices.

Mais il faut en fait voir les levées de fonds comme le moyen de passer une nouvelle étape de développement, laquelle va créer de la valeur ajoutée. L’important est d’identifier le bon interlocuteur au bon moment.

Les plateformes de prêts d’honneurs peuvent permettre de constituer des fonds propres pour ensuite pouvoir prétendre aux aides publiques. Des aides régionales et nationales sont disponibles aux entreprises en création comme en développement. Au-delà de la dilution, une opération de relution, où le droit aux bénéfices pour chaque action est accru, permettrait d’entrer sur le marché des investisseurs pour un prix inférieur à l’entrée des business angels assurant ainsi une juste rétribution des efforts.

 

4. Séduire les investisseurs et autres business angels

Pour donner envie aux investisseurs, il faut mettre en avant une équipe soudée et dynamique, un projet fort et innovant ainsi qu’une véritable capacité d’écoute et d’ouverture aux investisseurs.

Les business angels sont des investisseurs qui prennent des titres dans une société en démarrage ou en développement. Ils sont donc solidaires de l’avenir de l’entreprise et ont tout intérêt à ce que les porteurs du projet ne baissent pas les bras. Leur rôle va justement être de donner du temps et d’accompagner les créateurs pour mieux questionner le marché.

En premier lieu, les entrepreneurs doivent faire appel au love money, c’est-à-dire faire une levée de fonds parmi leurs proches pour atteindre 10 000 à 50 000€ de capital de départ et valider le projet. A partir de là, on peut demander leur contribution aux business angels pour des levées de fond allant de 100 000 à 1 million d’€ aux côtés de banques ou d’investisseurs institutionnels tels que BPI France.

Les apports majeurs du business angel vont être l’accès à son réseau, le coaching en cas de carence de compétences techniques (comme c’est souvent le cas dans les domaines finances et gestion pour les jeunes pousses) et un véritable accompagnement pour favoriser à terme la création d’emploi.

Loi travail : quelles modifications ont été apportées à la version finale ?

Une vague de grèves et de contestations frappe actuellement la France sous couvert d’un rejet affirmé de la loi travail. Bien que celle-ci ait été largement modifiée par rapport au premier jet proposé par la ministre Mme El Khomri en février dernier, les contestations se sont poursuivies dans les rangs des syndicats et des étudiants. Le gouvernement a finalement décidé de recourir à l’article 49.3 de la Constitution, lequel permet l’adoption d’une loi en évitant qu’elle fasse la navette entre les deux chambres du Parlement.

Elle été adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale le 12 mai dernier dans une version revue par le gouvernement en mars dernier puis modifiée par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Nous allons voir ici les principales dispositions que la version finale devrait intégrer au code du travail.

 

Licenciement économique

Souvent attaquée sous prétexte de favoriser les patrons au détriment des salariés, la loi s’est vue modifiée suite aux contestations. Sa dernière version développe la notion de licenciement économique précisant qu’il ne peut faire suite à des « difficultés économiques crées artificiellement à la seule fin de procéder à des suppressions d’emploi ».

Un autre sujet de discorde concernait l’introduction d’un plafonnement des indemnités de licenciement pouvant être accordées aux prud’hommes : la dernière version de la loi travail ne fait mention que d’un barème indicatif et conserve le minimum (six mois de salaire) et l’indemnité légale déjà institués dans le code du travail.

 

Temps de travail

En ce qui concerne la durée de travail, le code du travail prévoit déjà un passage à une journée de douze heures au maximum selon un accord collectif ou de manière temporaire ainsi qu’un passage à une semaine de soixante heures au maximum en cas de « circonstances exceptionnelles » si la durée de travail hebdomadaire n’excède pas quarante-quatre heures sur douze semaines. Ces dispositions sont inchangées par la loi travail bien que légèrement assouplies.

Le travail de nuit est rallongé d’une heure et se termine non plus à six mais à sept heures du matin.

Pour les heures supplémentaires, celles-ci sont actuellement fixées par des accords de branche ayant tendance à favoriser les salariés et primant sur les accords d’entreprises. Mais la loi prévoit un inversement de ce rapport en faisant primer les accords d’entreprises, ce qui, d’après les opposants à la loi, permettrait aux employeurs de faire pression pour que la majoration des heures supplémentaires n’excède pas les 10%.

 

Congés

Concernant les congés, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a modifié la loi de manière à ce que les salariés puissent les prendre non plus après une certaine période de travail définie par l’employeur (« l’ouverture de [leurs] droit[s] ») mais dès leur embauche.

Deux jours de congés sont accordés aux pères de famille (et non plus seulement aux mères) pour enfant à charge compris dans les trente jours de congés annuels. Le nombre des congés pour événements familiaux inscrits dans l’actuel code du travail est désormais considéré comme un minimum susceptible d’être revu à la hausse par un accord d’entreprise ou de branche.

 

Négociations

La loi travail devrait rendre les négociations obligatoires entre syndicats et employeurs moins fréquentes. Dans le cas des accords collectifs, le seuil de représentativité des syndicats devrait être relevé de 30 à 50% ; si cette proportion n’est pas atteinte, un ou des syndicats représentant 30 à 50% des salariés pourront demander la tenue d’un référendum interne pendant un mois. Par ailleurs, les délégués syndicaux disposeront de 20% plus de temps pour exercer leurs fonctions, le temps horaire étant selon la taille de leur entreprise.

 

Contribution pour travailleur détaché

La loi travail instaure également une contribution pour les employeurs de travailleurs détachés. Celle-ci devrait permettre de limiter le recours à des travailleurs étrangers, travaillant sous droit français mais dont les cotisations sont pour l’instant reversées à leur pays d’origine.

 

Droit à la déconnexion

Une des grandes nouveautés de la loi travail qui a beaucoup fait parler à l’étranger est le « droit à la déconnexion », inexistant dans le code du travail actuel et qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier prochain dans les entreprises de plus de 50 salariés. Il vise à réglementer l’utilisation des outils numériques pour garantir « le respect du temps de repos et de congés » des salariés. Pour le gouvernement français, il constitue une véritable avancée dans la prise en compte de la numérisation des conditions de travail.

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