Que retenir du G20 de Hangzhou ?

La dernière réunion du G20 s’est tenue les 4 et 5 septembre derniers à Hangzhou, dans le sud-ouest de la Chine. Elle s’est achevée sur un appel commun des chefs d’Etat à mettre l’accent sur l’innovation et le développement durable. « Nous sommes déterminés à promouvoir une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et solidaire » ont-ils déclaré dans leur communiqué final.

 

Le recul du libre-échange devrait s’inverser… en principe

Ainsi les vingt pays les plus riches du monde se sont fixés comme objectif de prôner le libre-échange dans une économie ouverte. Et cela à un moment où le libre-échange subit un sacré retour de bâton de la part de l’opinion publique mondiale. Les dirigeants du G20 ont donc tenu à rassurer celle-ci : « Nous nous efforçons de garantir que notre croissance réponde aux besoins de tous et qu’elle soit bénéfique à tous les pays et à chacun ». Ils se sont même dits prêts à recourir davantage aux dépenses publiques.

Malgré cette unité de façade, jamais les pays du G20 n’ont adopté autant de mesures restrictives aux échanges de biens et services depuis sept ans. D’après le journal suisse Bilan, « le rythme de progression du commerce mondial s’est effondré sous la barre des 3% depuis la crise financière de 2008-2009, contre plus de 7% lors des deux décennies précédentes ».

La crise de confiance était palpable à Hangzhou. Plus que jamais après le Brexit, le chefs d’Etat se doivent de rassurer leurs concitoyens, surtout que des échéances électorales majeures approchent entre autres en France et en Allemagne. D’ailleurs François Hollande affirmait dès son arrivée en Chine que « La France est pour une mondialisation, mais à condition qu’elle soit régulée, qu’il y ait des principes, des normes, notamment pour l’environnement, pour le social ».

 

Syrie, crise des migrants, accord climat, lutte contre les paradis fiscaux : les éléments à retenir de ce G20

Des sujets controversés ont été abordés entre les chefs d’Etat présents. La Syrie a occupé une partir des discussions mais aucun accord n’a abouti entre la Russie et les Etats-Unis. La crise des réfugiés affecte également lourdement l’économie mondiale et les dirigeants du G20 ont appelé l’ensemble des pays du monde à « renforcer leur aide » et à « partager les charges » de l’aide humanitaire. Donald Tusk, président du Conseil européen, a notamment appelé les puissances non-européennes à assumer leur part de responsabilité dans l’accueil des réfugiés pour soulager les pays de l’UE.

Xi Jinping et Barack Obama faisaient les gros titres de la presse mondiale avant même le début de la conférence en ayant ratifié de concert l’accord climat. Les sujets les plus houleux pour le président chinois (comme sa position en mer de Chine méridionale) n’étaient par contre pas au programme des discussions.

Le G20 a également chargé l’OCDE de lui remettre une liste noire des pays non coopératifs dans la lutte contre l’évasion fiscale d’ici l’année prochaine. Les chefs d’Etat du G20 ont fait de la lutte contre les paradis fiscaux une de leurs priorités. Michel Sapin, ministre français de l’Economie et des Finances, a déclaré qu’être sur la liste noire « aura un impact dévastateur sur l’économie des pays cités ». C’est un message fort qui ne laisse que jusqu’à juillet 2017 aux pays non coopératifs pour se conformer aux critères de l’OCDE.

Brésil : Appel de la destitution de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff

Mercredi 31 août 2016, Dilma Rousseff, première femme élue chef d’État du Brésil a été démise de ses fonctions par le Sénat brésilien. Réuni depuis six jours pour ce jugement final, le Sénat a voté la destitution a une majorité de plus des deux tiers pour des soupçons de maquillage des comptes publics en 2014 en vue de cacher aux Brésiliens l’ampleur des déficits publics.

Les banques publiques auraient ainsi pris en charge temporairement une partie des dépenses gouvernementales estimées à 10 milliards d’euros, avant d’être remboursées.

L’opposition qualifie la situation de «crime de responsabilité».

Pour Dilma Roussef, cette procédure de destitution «est un coup d’État» qui «ne repose sur aucune des bases légales».

Le 1er Septembre l’avocat de cette dernière a fait appel de la décision de destitution auprès de la Cour Suprême brésilienne, pour annuler cette décision et demander un nouveau jugement. Il a aussi annoncé qu’il présenterait au moins deux recours pour contester la destitution de sa cliente.

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