Présent lors du Showroom de l’Internet des Objets SIdO16 à la Cité internationale de Lyon, Jean-Noël Garcin, directeur du développement de Classe Export, a présenté les possibilités de financement à l’export pour les PME françaises. Petit tour d’horizon des aides publiques disponibles pour soutenir votre projet à l’export.
L’exportation est chère en temps comme en argent et nécessite une véritable préparation. Il s’agit dès lors de savoir comment optimiser son projet d’export tout en minorant les risques.
En France, ce sont à peu près trois quarts des aides disponibles à l’export qui ne sont pas dépensées. D’après Jean-Noël Garcin, sur les 20 000 entreprises françaises présentes à l’étranger, seules 15 à 20% d’entre elles utiliseraient vraiment tous les moyens disponibles pour mettre en œuvre l’exportation de leur activité.
S’exporter passe par la définition claire et précise d’un véritable projet. Il faut alors réfléchir en trois temps : une phase de préparation – pendant laquelle des aides au démarrage sont d’ors-et-déjà disponibles –, la structuration du service et finalement l’implantation commerciale et si nécessaire industrielle. C’est véritablement le plan d’action tel qu’il va être présenté qui va structurer les aides disponibles.
Un projet concret à l’export se formule sur deux à quatre ans pendant lesquels il faut réfléchir sur le pourquoi et le comment de la mise en œuvre ainsi que sur les ressources qu’il va falloir employer, particulièrement en termes deressources humaines. Difficile de s’exporter dans plusieurs pays quand on n’a pas en tête les personnes qui vont structurer l’activité sur place. C’est dans ce cadre que des outils comme Convergence peuvent vous permettre de prospecter les meilleurs agents pour votre export autour de la Méditerranée.
Deux réflexions majeures se posent avant même la constitution du projet. Tout d’abord, il faut être en phase avec letiming choisi. Ensuite, il faut prendre en compte les critères d’éligibilité des aides publiques auxquelles on souhaite prétendre pour s’exporter. Les aides publiques sont essentiellement allouées aux PME de droit européen. En ce qui concerne leur santé financière, il est tenu compte de 50% du niveau des fonds propres et de 10% du chiffre d’affaire ; en cas d’absence de fonds propres, aucune aide n’est versée.
Certaines restrictions existent aussi. Il est important d’avoir en tête que les aides publiques sont accordées a minima si l’on est capable de présenter un bilan ; impossible dès lors de les demander avant d’avoir au moins un an d’activité au compteur. Par ailleurs, les bénéficiaires des aides publiques doivent apporter de la valeur ajoutée en France, au moins à hauteur de 20% ; du coup aucune chance de se les voir décerner si on est dans de la négoce pure. Aussi, l’Etat est susceptible de supprimer certaines aides publiques après les avoir accordées si le chef d’entreprise se sert trop de dividendes.
Plusieurs outils de financement sont disponibles pour les PME françaises :
– Le principal est l’assurance prospection. Celle-ci est gérée par la COFACE qui fait office d’assurance-crédit par la gestion du risque-client et dispose d’une délégation de l’Etat pour gérer l’assurance prospection par une garantie publique en accompagnement et prise de risques. La COFACE couvre la majeure partie des dépenses de prospection à l’export et permet de s’informer, de former, de recruter et à terme de s’implanter. Pour obtenir l’assurance prospection, il faut présenter un budget de dépenses sur une période de garantie de deux à quatre ans ainsi qu’une prospection de chiffre d’affaire sur une période d’amortissement de maximum sept ans. Sont également nécessaires un état des dépenses, un état des recettes ainsi qu’une brève étude de marché avant que l’institut ne valides les informations par lui-même.
La COFACE donne ensuite un pourcentage du budget de dépenses. Si la société bénéficiaire fait plus de chiffre d’affaire que prévu, le partenaire bancaire avance la COFACE comme la loi le prévoit. Si le chiffre d’affaire réalisé n’est pas suffisant, l’assurance prospection devient une véritable subvention : elle assume le risque au cas où l’exportation échoue. La PME dispose de sept ans pour rembourser la COFACE, au-delà de cette période et si le bénéficiaire de l’assurance prospection n’a pas pu rembourser du fait de son échec à l’export, le contrat avec la COFACE prend fin. Ainsi l’assurance prospection fait office « d’avance remboursable » en ce qu’elle est à la fois une couverture-risques, un outil de financement à part entière ainsi qu’une feuille de route.
Bien jouer son coup est nécessaire : inutile de déposer une COFACE sur quinze pays puisque tout ne pourra pas fonctionner et qu’il sera impossible d’obtenir une nouvelle assurance prospection plus tard. Il vaut donc mieux rester modeste et fonctionner de manière constante en capitalisant son projet d’exportation sur un à trois pays pour les PME. La COFACE favorise le dialogue et le montant des aides peut être revu tout au long de la période de couverture – à la hausse comme à la baisse.
– Un second outil est le Crédit d’impôt export (CIE) ou Crédit d’impôt prospection commerciale (CIPC). Celui-ci est géré par le Trésor public et peut représenter jusqu’à 40 000€. Il ne peut être engagé qu’une fois dans la vie de la PME et est généré par l’embauche d’un +1 à l’export – à savoir un VIE, un nouveau collaborateur ou bien un collaborateur monté en interne.
– Le Prêt export est délivré par BPI France et peut représenter jusqu’à plusieurs millions d’€. Il offre un différé de remboursement du capital permettant ainsi le retour à la stratégie financière de la PME en fonction de ses volontés et de sa santé financière. Aussi, il ne requiert pas de caution du chef d’entreprise. L’inconvénient est toutefois qu’il est plus cher qu’un prêt bancaire classique.
– Des subventions régionales peuvent s’ajouter à ces aides. En Rhône-Alpes, iDéclic offre 30 000€ de subvention pure avec quelques contraintes : le blocage des dividendes pour deux ans, l’embauche d’un cadre à l’export et l’obligation de suivre des formations à l’export dispensées par les CCI.
– Finalement, il existe aussi des aides européennes mais celles-ci concernent surtout des structures regroupant des sociétés de plusieurs pays européens différents.
Il s’agit ensuite de budgéter pour répartir les postes de dépenses selon les outils de financement. Il faut adopter un raisonnement transversal en termes de moyens.