Le rapport Open Sigma 2017 a été présenté dimanche dernier par Hassen Zargouni, DG du cabinet Sigma Conseil. Celui-ci fait chaque année l’état des lieux des tendances socio-politico-économiques en Tunisie et nous livre un aperçu des préoccupations et des attentes des Tunisiens. Qu’en retenir ?
Six ans après la révolution
Aujourd’hui, la principale préoccupation des Tunisiens concerne la sécurité et la lutte contre le terrorisme (55%). Beaucoup s’inquiètent aussi de la crise économique et de l’instabilité politique.
Six ans après la révolution, la liberté est devenu un acquis pour 68% des Tunisiens sondés. Mais 80% d’entre eux estiment quand même que la République tunisienne a échoué sur les revendications en matière d’emploi, de disparités régionales et surtout d’inégalités entre les classes sociales.
En comparaison de la situation avant 2011, les Tunisiens considèrent en général que la police a un meilleur comportement avec le citoyen (67%), que les citoyens peuvent plus facilement protester et défendre leurs intérêts (56%) et que les droits de l’Homme sont mieux respectés (54%). Pour autant, ils trouvent que les services administratifs sont désormais pires (43%), de même que la lutte contre la corruption (51%).
Seule la moitié de la population se dit satisfaite de l’actuel gouvernement, mené par Youssef Chahed. S’il compte la Conference Tunisia 2020 parmi ses réalisations, il est encore attendu sur les questions d’emploi.
Les Tunisiens sont pessimistes
63% des Tunisiens sondés commencent l’année 2017 avec un pessimisme affiché du fait des régressions qu’ils notent en termes de valeur travail et de culture, sans compter une corruption galopante (que 78% d’entre eux dénoncent).
83% des Tunisiens auraient ainsi du mal à boucler leurs fins de mois, et ce n’est pas faute d’utiliser les transports en commun. 9% seulement d’entre eux estiment que leur salaire couvre leurs dépenses mensuelles.
Un problème dans l’allocation des dépenses ?
La Tunisie investit largement dans l’école publique : les budgets cumulés de l’Education et de l’Enseignement supérieur sont les plus importants malgré une conjoncture plutôt favorable à la Défense et à l’Intérieur. L’Etat dépense annuellement 2 200 dinars par élève et 5 200 par étudiant, les mêmes coûts que dans le privé. Pour autant le classement PISA de la Tunisie fait état de performances plutôt médiocres chez les jeunes tunisiens ; l’investissement étatique n’est donc pas optimal.
La principale difficulté mise en avant par le rapport à l’horizon 2017 concerne le déficit des caisses sociales, qui s’élève à 850 millions de dinars pour la CNSS et 1,4 milliard pour la CNRPS, malgré de moins en moins d’affiliés.