Avec le Covid-19, nous vivons une crise sanitaire mondiale jamais égalée depuis la grippe espagnole des années 1920. En tant que Dirigeant entrepreneur, vous avez le devoir de vous protéger, de protéger vos proches et aussi de protéger votre entreprise des effets de cette double crise mondiale: sanitaire et économique.
Votre objectif doit être de vivre et de survivre à cette crise exceptionnelle. Vos proches, vous-même, vos associés, vos partenaires, vos communautés trouverez ci-dessous un précieux kit de survie pour affronter la menace du Coronavirus.
Loin d’être une cause, le coronavirus révèle avec acuité les défis auxquels le monde est confronté. Une situation géopolitique complexe où les nationalismes et protectionnismes réémergent, une économie toujours fondée sur des flux fragiles et polluants, une masse de capitaux spéculatifs sans lien avec l’économie réelle, des services publics déliquescents, des inégalités entre pays et à l’intérieur de chaque pays, des crises migratoires et la dégradation continue de l’environnement.
Autant de fragilités qui concourent aux peurs, aux fausses nouvelles, aux comportements irrationnels et aux politiques nationales non coordonnées. Des pays sont en panne, les marchés financiers dévissent et de nombreuses entreprises sont en danger.
Sauf si vous prospérez sur des offres opportunes telles que kits de protections, enseignement à distance, aides à la personne, services à distance, plateformes numériques ou encore vente de produits de première nécessité, le choc est rude.
Comment alors survivre et se donner des chances de rebondir ? Ci joint un kit en cinq points.
1- Prenez soin de vous.
Vous devez faire le plein d’énergie et vous protéger pour faire face à ses épreuves. Appliquez et faites appliquer les mesures barrières recommandées par les épidémiologistes. Continuez à vous adonner à des activités physiques, vous cultiver et passer de bons moments. Équipez-vous des outils numériques et adoptez les modes opératoires appropriés vous permettant de travailler à distance avec vos collaborateurs, clients et partenaires.
2- Adoptez une posture déterminée.
Sans pour autant minimiser les dangers, évitez, surtout en public , de vous lamenter sur la situation, de polémiquer sur les insuffisances et errances des pouvoirs publics et les réticences des banques. Pas la peine non plus de faire croire que cette crise est passagère et surmontable aisément.
Ce sont vos attitudes et comportements, au-delà de vos discours, qui génèrent de la confiance auprès de vos interlocuteurs.
3- Transformez les contraintes et les dangers en données à traiter.
Il s’agit ici de reprendre les bonnes pratiques d’analyse et de déploiement stratégique. Si possible faites ce travail collectivement afin d’impliquer vos collaborateurs et partenaires dans les mesures à prendre.
Posez-vous des questions simples :
- En quoi cette épidémie et ses effets sont-ils des menaces pour notre entreprise ?
- En quoi peuvent-elles être des opportunités ?
- Quelles sont nos faiblesses face à ces menaces ? Quelles sont nos forces ?
- Si nous avions tous les pouvoirs et tous les moyens, que ferions-nous pour affronter ces
menaces et nous construire un avenir ?
- Que pouvons-nous faire dès maintenant pour surmonter cette épreuve ?
- Quelles nouvelles offres pouvons-nous booster ?
Si votre entreprise cumulait des difficultés et des problèmes vitaux avant cette épidémie, il est peut-être sage de lâcher prise.
4- Négociez des aménagements avec vos parties prenantes.
Dans de nombreux pays touchés, des mesures d’aide aux entreprises et de soutien à l’économie sont prises. Documentez-vous pour en bénéficier, en particulier le financement des gardes d’enfants, le chômage partiel et le dégrèvement de cotisations et d’impôts. Acceptez et faites accepter à vos collaborateurs, clients et partenaires que nous allons travailler en mode dégradé. Pour assurer un minimum vital de trésorerie, rencontrez votre banquier et négociez des délais de paiement avec vos fournisseurs. Prévenez vos clients si vous prévoyez des retards de livraison. Évitez de faire appel aux tribunaux car une imparfaite négociation est préférable à un bon procès.
5- Faites des points journaliers avec votre cellule de crise, composée par exemple de celles et ceux avec qui vous vous êtes posé les questions stratégiques lors du troisième point décrit plus haut. En mode « mammifère » si personne n’est porteur du virus ou en mode à distance dans le cas contraire. Ces réunions, sans ordre du jour prévu, ont pour utilité d’assurer votre réactivité et surtout votre proactivité face à l’incertitude.
Au moment où je rédige ces lignes, pléthore d’événements nous échappent, les effets de la pandémie et sa disparition sont encore incertains. Les gouvernements et les autorités sanitaires ont probablement élaboré plusieurs scenarii, ne sachant pas eux-mêmes comment va évoluer la situation. Ne vous prenez donc pas la tête à résoudre des problèmes pour lesquels vous n’avez pas la main. Concentrez votre énergie sur votre zone d’influence constituée des parties prenantes de votre entreprise.
Le coronavirus nous rappelle que la nature est à la fois fragile et plus forte que nous. Nous investissons de l’argent, de l’énergie et des idées en espérant légitimement obtenir un retour d’investissement. Depuis le début de l’ère industrielle, nous avons réalisé des progrès scientifiques et technologiques au service de l’humanité. Mais nous avons privilégié l’homo economicus en négligeant notre écosystème. J’invite les entrepreneurs à adopter une pensée écosystémique pour créer des valeurs sociétales et environnementales en complément des valeurs économiques.
Pour Convergence
Jean-Louis MULLER
Expert en Management, Conseiller des équipes de Direction
Conférencier et chargé de cours en Universités.
Auteur de : « Manager en périodes de crise : Mode d’emploi » ESF éditeurs.
http://blogs.lentreprise.com/le-management-dans-tous-ses-etats/
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