A Dubaï, la chute des prix du pétrole a fait ses premières victimes. L’émirat réduit ses dépenses et reporte des projets, et beaucoup d’expats ont déjà pris la fuite. Délais de paiement qui s’allongent indéfiniment, inflation, gel des salaires, véhicules de luxe abandonnés dans les aéroports… La cité-état traverse une passe difficile.
Tous les Etats pétroliers du Golfe sont frappés de plein fouet par la chute des prix du pétrole qui oblige les gouvernements à tailler dans les dépenses et lamine le secteur privé où les entreprises doivent pour certaines licencier du personnel, voire pour d’autres mettre la clé sous la porte. Si Dubaï ne produit pas de pétrole, il exporte ses services vers les autres pays du Golfe et subit donc lourdement le ralentissement en cours.
Les expatriés endettés préfèrent quitter la ville plutôt que d’être jetés en prison dans un pays où les rejets de chèque et les faillites sont considérés comme des délits. Le coût de la vie particulièrement élevé dans la cité-état, surtout concernant les loyers et les frais de scolarité, ne permet plus aux familles expatriées à Dubaï de joindre les deux bouts. Les écoles internationales les plus chères, créées pendant le boom économique, ont du mal à remplir leurs classes, ce qui illustre la fuite des cadres à hauts revenus. Et les déménagements internationaux se sont multipliés depuis le pays.
En 2009, une crise similaire avait frappé l’émirat, poussant le pays à solliciter l’aide d’Abou Dhabi qui lui avait alors accordé un plan de relance de 20 milliards de dollars. Si cette année la crise affecte moins Dubaï que le Qatar ou Abou Dhabi, la cité-Etat est encore endettée à hauteur de 140 % du PNB et doit rembourser 22 milliards de dollars de prêts et obligations d’ici à 2018.
Massimo Falcioni, responsable du Moyen-Orient chez Coface, estime toutefois que le nombre de faillites devrait se stabiliser étant donné que les entreprises les moins solides ont déjà fermé. En plus, les perspectives à Dubaï sont encourageantes puisque les investissements en infrastructures en vue de l’Exposition universelle de 2020 commencent à être lancés.