Début 2017, la destination privilégiée par le chef de la diplomatie chinoise pour son premier voyage officiel de l’année était la Chine. Rien d’étonnant quand on se penche sur les chiffres qui illustrent la coopération économique entre la puissance chinoise et le continent africain.
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Gen Shuang, a même déclaré que « les relations avec les pays en développement, dont les pays africains, sont la base de la diplomatie chinoise ».
Les visites stratégiques des ministres des Affaires Etrangères chinois en Afrique
Du 7 au 12 janvier dernier, Wang Yi, ministre des Affaires Etrangères chinois, a donc quadrillé le continent en passant par cinq destinations stratégiques : le Nigéria, première économie africaine, le Congo-Brazzaville, dont les échanges commerciaux avec la Chine ne cessent de se multiplier, la Zambie, la Tanzanie et enfin Madagascar.
La Chine entend protéger ses prérogatives en Afrique, continent qui attise les convoitises de nombreuses puissances. Depuis plus de vingt ans, les ministres chinois des Affaires Etrangères prennent le temps de passer en Afrique chaque année pour réitérer les engagements que l’Empire du milieu prend lors de chaque sommet Chine-Afrique sur le continent.
Critiquée sous prétexte qu’elle pompe les ressources africaines sans transfert de technologie ni réelles créations d’emploi, la Chine a adopté plusieurs dispositifs ces dernières années pour améliorer son image sur le continent.
La coopération Chine-Afrique en plein essor
Depuis 2009, la Chine est le premier partenaire commercial du continent africain et y multiplie les offensives diplomatiques en finançant divers programmes de coopération de long cours.
Sur les 10 premiers mois de 2016, les investissements directs non financiers d’entreprises chinoises sur le continent africain représentaient plus de 2,5 milliards de $. D’après le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Sun Jiwen, cela équivaut à une augmentation de 31% par rapport à la même période en 2015.
Le géant chinois veut diversifier ses échanges avec l’Afrique et dirige désormais ses investissements vers le secteur manufacturier (industrie du textile, automobile, équipements notamment) ; les investissements dans ce secteur représentaient 10% du total des investissements chinois en 2016. Avant cela, la coopération Chine-Afrique couvrait principalement les domaines de la construction d’infrastructures, le développement industriel et l’exploitation d’énergies.
Reprises par Jeune-Afrique, les estimations du Forum sino-africain industriel données fin 2015 montrent que les échanges commerciaux entre la Chine et les pays africains ont été « multipliés par dix environ » en une décennie pour atteindre 300 milliards de $ en 2015.