La Tunisie, une route singulière vers l’Afrique

 « Regardons l’Afrique. Sa surface est telle que nous pouvons y inscrire les E.U, l’Europe des 27 et une patrie de la Chine. Il est évident que ce continent est celui dont la croissance sera la plus importante au cours de notre siècle et la Tunisie est une des deux portes de proximité de ce continent avec l‘Europe. Le pays n’est pas grand, un point sur le continent,  mais déjà proche d’acquérir une image de marque.

Quelle est l’identité actuelle de la Tunisie ? Comment la dessiner ?

– Population : 11, 446 millions (juillet 2017, source : INS)

– Densité : 69,8 hab./km² à comparer 117 personnes/km2 en France

– Taux d’accroissement naturel : 1,5 % (2014, source : ins.tn)

– Espérance de vie : 75.9 ans (2017, source : PNUD)

– Taux d’alphabétisation : 81,8 % (2016, source : PNUD)pour 99% en France

– Religion : Islam (98% de la population dont 85 % de rite malékite, minorité ibadite à Djerba), (2013, source : CIA World Factbook).

– Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2016, source : CIA World Factbook)

•           agriculture : 9,7%

•           industrie : 25,6%

•           services : 64,7%

Exportations de la France vers la Tunisie : 2,7 milliards d’euros (2018, source INS)

Importations françaises depuis la Tunisie : 3,8 milliards d’euros (2018, source INS)

Le Maghreb (al-Maḡrib) qui apparaît dans l’histoire sous les appellations fluctuantes, d’Afrique  du nord ou de Berbérie,  correspond une aire linguistique et culturelle qui, à travers les siècles, a vu un territoire primitif se recouvrir d’alluvions d’origines très diverses.

L’originalité de cette culture vient précisément de ce qu’elle est globalement inédite et qu’elle ne saurait pour autant se ramener à ses composantes successives.

Ainsi, sans cesser d’être jamais lui-même – ce qui le faisait appeler « berbère » par ceux qui montraient en cela leur échec à le réduire –, le Maghreb a été punique et juif, grec et latin, vandale et byzantin, arabe, turc et français, avant de donner naissance à des  nations dont l’indépendance politique a conduit immanquablement à réaliser un inventaire critique de toutes leurs traditions culturelles et à définir ainsi une identité.

 La Tunisie en  est la représentante la plus aboutie dans le Mahgreb,  et de plus elle est la démocratie francophone africaine la plus implantée. Les services représentent 65% du PIB. N’est-ce pas déjà une spécificité, une image de marque.

La Tunisie mène traditionnellement une politique extérieure marquée par la recherche du consensus, la préservation de bonnes relations avec son voisinage proche, notamment maghrébin, et le renforcement de son ancrage euro-méditerranéen.

Si le Maroc par TangerMed 1 et 2 et la zone franche est devenu le premier port d’Afrique pour les containers, les ports de Tunisie, La Goulette, Rades, Sousse, Sfax, Gabes, Zarzis et principalement Bizerte  peuvent être les plaques tournantes , les hubs des échanges nés au travers et pour les « services » entre la France et l’Afrique francophone, entre l’Europe et l’Afrique. Il faut passer par une démarche globale et structurante, réalisée au profit de la Tunisie. La Tunisie a la nécessité, sur les dix prochaines années, de créer 1,5 million d’emplois et de mettre ses infrastructures au niveau européen.

Ce serait là, une voie royale pour immuniser la Tunisie contre l’extrémisme et la violence, et garantir ses jeunes contre la démoralisation.  Cent vingt millions de francophones africains attendent des entrepreneurs actifs et capables de se joindre à eux, avec en intermédiaires actives la France, l’Europe.

Il faut au travers de la Tunisie créer le pôle des « services » qu’ils soient touristiques, culturels, médicaux, entrepreneuriaux, scolaires,  universitaires de l’Afrique Francophone.

Selon une étude de l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Afrique regroupera en 2050 environ 85 % des francophones du monde, sur 715 millions de locuteurs, à condition que la scolarisation, les universités, les écoles de spécialisation,  continue de progresser sur le continent, et que le français y demeure une langue enseignée.

Que la Tunisie devienne le pays  des écoles africaines de la francophonie. Si elle réussit 715 millions de locuteurs français seront en Afrique son marché et 500 millions en Europe. Son image de marque serait atteinte.

Louis BACHOUD  est Ingénieur Arts et Métiers, Ingénieur Mécanicien de la Marine, Architecte, Urbaniste, Louis BACHOUD a été professeur au Centre d’étude et de formation des assistants techniques du commerce (CCI), Chargé de cours à l’Université Robert Schumann à Strasbourg et professeur à l’Association Française d’Eclairage. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages portant sur la culture et le développement économique aux éditions Valensin.  Son dernier ouvrage paru aux éditions Valensin « l’Evangile selon Saint Finance ».