Le 28e sommet de l’Union Africaine s’est tenu les 30 et 31 janvier derniers à Addis-Abeba, c’était l’occasion pour l’organisation de faire un grand nombre d’annonces.
Le bureau exécutif a été renouvelé et le président guinéen Alpha Condé est désormais à la tête de l’UA, quand le Tchadien Moussa Fako Mohamat devient président de la Commission. Le plan de réforme de l’UA soumis par le président rwandais Paul Kagamé a été adopté. Un fonds spécial de lutte contre le terrorisme a également été mis en place.
Mais le 28e sommet de l’UA sera surtout marqué par la réintégration du Maroc dans l’organisation. Le souverain du Maroc, Mohammed VI, avait fait part de son intention de réintégrer l’Union Africaine depuis le 17 juillet 2016, lors du 27e sommet de l’UA. « Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m’avez tous manqué », a-t-il déclaré dans son discours du mardi 31 janvier.
Les chefs d’Etats africains favorables à la réadmission du Maroc
Sur les 54 chefs d’Etats et de gouvernement africains présents, 39 ont voté en faveur de la réadmission sans condition du Maroc au sein de l’UA. Pour le journal sud-africain The Daily Maverick, les soutiens du Maroc ont en grande partie été motivés par la diplomatie commerciale de Rabat : le gouvernement marocain a récemment multiplié les accords avec des entreprises africaines et dirigé ses investissements vers le continent africain. Comme l’exprime L’Humanité, « ce retour du Maroc signe l’aboutissement d’une vaste stratégie de redéploiement diplomatique, économique et culturel ».
Le Maroc n’a pas appelé à l’expulsion de la République arabe sahraouie, dont l’intégration au sein de l’UA avait le motif de départ du royaume chérifien 33 ans plus tôt. Le fait que le Maroc s’abstienne de prendre position contre la RASD a été un autre argument en sa faveur, étant donné les soutiens dont la République sahraouie bénéficie auprès des pays africains.
L’UA espère aussi sûrement faire du Maroc un « important parrain financier » ajoute Le Pays, qui rappelle que le budget de l’organisation dépend à 72% de financements extérieurs et le place notamment dans une dépendance inconfortable vis-à-vis de l’Union Européenne.