Pierre Larrouturou, fondateur du parti Nouvelle donne très récemment écarté de la primaire socialiste en vue des prochaines présidentielles, a affirmé que la France est « le pays d’Europe où les loyers sont les plus chers ». Mais qu’en est-il vraiment de la situation des locataires en France ?
D’après l’Observatoire des loyers Clameur, les loyers en France auraient augmenté de 1% sur les dix premiers mois de l’année 2016. Alors que la demande de logement est généralement concentrée sur la période estivale, cette année elle est restée soutenue jusqu’au mois de novembre. Par rapport aux dix premiers mois de 2015, le nombre de biens mis en location ou reloués est en hausse de 8,9 % sur la même période cette année. D’où la mobilité résidentielle des locataires français a été plus importante cette année.
Et donc, les prix des loyers, qui avaient connu une légère baisse en 2015, sont repartis à la hausse cette année. Mais dans un quart des plus grandes villes françaises, les loyers ont plutôt tendance à baisser ou à augmenter à un rythme moindre que celui de l’inflation.
Dans tous les cas, l’institut de données statistiques Eurostat estime le loyer moyen en France à 709 euros par mois. Si c’est effectivement bien au-dessus de la moyenne européenne qui n’est que de 615 euros, c’est quand même bien en-dessous des tarifs pratiqués en Grande-Bretagne ou au Danemark où les loyers sont en moyenne respectivement de 860 et 740 euros par mois. Et les locataires allemands ne sont guère mieux lotis que les français avec un loyer moyen de 693 euros.
Sans compter que ces données sont en valeur seulement, et qu’on n’en a pas déduit les aides que l’on peut toucher ou la part que représente le logement dans le budget des ménages. Ici les Français s’en sortent encore mieux puisqu’ils consacrent en moyenne 22,6% de leurs revenus à leur logement, comme les Allemands et bien moins que les Norvégiens, les Grecs ou les Espagnols dont les loyers absorbent 30% de leurs revenus.
Toutefois la situation est loin d’être idyllique en France où les disparités de loyers comme de revenus sont énormes, et pas seulement entre Paris et la province. Sans compter que le pays manque de logements sociaux et a un parc immobilier saturé.