En France, l’évacuation de la « jungle » de Calais a commencé hier, lundi 25 octobre, dans le calme. Les autorités espéraient faire évacuer la moitié des 6000 migrants présents lors de cette première journée d’une opération particulièrement tendue pour le gouvernement.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré : « Nous ferons tout pour que cette opération soit à la hauteur de ce qu’est notre pays, de ce qu’est son attachement au droit d’asile ».
L’opération vise à démanteler complètement la lande et à y maintenir ensuite la présence des forces de l’ordre pour éviter que les migrants ne réinvestissent l’endroit ou que des squats ne se multiplient, a indiqué le ministère de l’Intérieur. L’importance du dispositif policier déployé est là « simplement pour sécuriser la lande ». La destruction des tentes et des abris devrait commencer aujourd’hui.
Les migrants de Calais qui ont été évacués hier ont eu à choisir entre deux régions d’accueil, la Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes. Le premier bus est parti en direction de la Bourgogne, suivi rapidement de plusieurs autres, direction le Morbihan, la Haute-Saône, la Haute-Loire et la Drôme. 450 Centres d’accueil et d’orientation (CAO) français ont été réquisitionnés pour l’opération dans lesquels 7500 places ont été réservées pour les migrants. Les communiqués confirmant l’accueil des migrants dans différentes régions françaises devraient se poursuivre ce début de semaine à l’image de la préfecture de Normandie qui a déclaré accueillir 306 migrants ce lundi répartis dans ses différents CAO.
Les migrants évacués, principalement des hommes jeunes, oscillent entre inquiétude et rêve de nouvelle vie. Idriss, un jeune Soudanais, s’exprime : « Je voulais partir depuis un moment, mais il n’y avait pas de place, maintenant c’est possible ».
1300 mineurs isolés vivaient dans le bidonville de Calais et leur sort est toujours incertain. Les négociations avec les autorités britanniques se poursuivent et elles ont accepté d’en accueillir un certain nombre. 200 d’entre eux ont déjà traversé la Manche la semaine dernière.
Si l’opération se déroule pour l’instant dans le calme, il ne faut pas oublier que les premiers migrants à être évacués étaient volontaires pour partir alors que les plus réticents ne seront évacués qu’en dernier. Les ONG sur place mettent les autorités en garde contre de possibles tensions à venir.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu hier soir en France en soutien à l’accueil des migrants : 250 personnes à Nantes, 150 à 200 à Rennes ou encore 200 à Paris. Ces rassemblements ont été particulièrement encadrés par les autorités.