Maroc, le marché des riads et maisons d’hôtes

Acheter un riad à Marrakech pour en faire une maison d’hôtes est devenu depuis une vingtaine d’années, un rêve, pour de nombreux français qui envisagent une reconversion et une expatriation.

Ce marché de niche a-t-il encore de l’avenir ?

Les quelques trois mille maisons d’hôtes marocaines continuent d’attirer les touristes. Ce type d’hébergement répond aux exigences des visiteurs étrangers qui recherchent évasion et authenticité. La part de marché reste toutefois mince comparée aux établissements d’hébergement touristique classés.

Les maisons d’hôtes et riads ne représentaient à Marrakech que 26% des chambres alors que les hôtels enregistraient 52% des réservations fin mai 2016.

Les parts restantes concernent campings, pensions de famille, résidences et clubs.

Marie Brandao, vice-présidente de l’Association des maisons d’hôtes de Marrakech et Sud (AMDHMS) évalue l’attrait de ce type de résidence par rapport à l’hébergement touristique du pays :

«Les riads sont à l’origine du développement du tourisme au Maroc», explique-t-elle…sans ces riads, les hôtels seraient aujourd’hui moins nombreux et moins remplis».

Les maisons d’hôtes offrent aux touristes l’authenticité d’un séjour qui permet la rencontre avec le vrai Maroc. Selon elle : «la maison d’hôtes offre un accueil personnalisé donnant un caractère convivial au séjour ce qui pousse l’hôte à tenter de le renouveler. Cela permet aussi de fidéliser les touristes à la destination».

Les maisons d’hôtes ne représentent que la moitié du nombre de chambres des hôtels «pourtant », poursuit-elle, « en termes d’image et d’attractivité touristique, le poids des maisons et riads est nettement supérieur. Ils constituent le premier moteur touristique du pays en matière d’hébergement».

Le secteur connaît pourtant quelques difficultés. Parmi les freins à son développement, on déplore les pratiques non autorisées.

Pour lutter contre ce fléau, les membre de l’AMDHMS  ont déposé une réclamation en 2015 sollicitant la réaction du gouvernement.

La requête a été entendue puisque le ministère a décidé de mettre en place un nouveau code (identifiant) qui permet aux seules maisons d’hôtes et riads dont la situation est réglementaire de pouvoir profiter de la plate-forme «Booking».

L’opérateur s’est engagé auprès du ministère à retirer de son site tous les établissements qui n’ont pas d’identifiant attribué par l’état.

D’autres mesures sont prévues par le ministère du tourisme, comme la mise en œuvre de la même obligation sur les autres sites Internet comme Expédia et Airbnb, etc.

Un nouveau texte de loi devrait étendre l’obligation aux appartements et maisons meublées qui reçoivent une «clientèle de passage».

De quoi récupérer des parts de marché sur l’hébergement classique !

Pour Convergence

Pascale Landriq