Résultant d’un passé plus ou moins lointain et de volontés différentes de la part des gouvernants, les noms des pays africains se font aujourd’hui les témoins d’une histoire riche, entre traditions ancestrales et période coloniale.
Aujourd’hui, Christian Van Dorpe vous propose de revenir, pour Convergence, sur les noms des pays d’Afrique. Parfois issus de traditions millénaires, de noms de tribus locales ou de particularité géographiques, chaque appellation a son histoire propre. Elle marque un héritage, mais aussi l’identité d’une nation tout entière qui se retrouve et s’unit chaque jour derrière elle. Parfois également, un nom peut rappeler le souvenir d’un État sous la tutelle de la colonisation, ce que certains pays africains se sont employés à changer au fil des années.
Ce petit « dictionnaire » des noms de pays du continent vous propose de revenir sur ce passé riche. Ils seront classés par ordre alphabétique dans trois parties : les noms issus des traditions locales et les appellations inchangées après la colonisation (que nous traiterons dans cet article) et enfin seront listés les noms hybrides dont le récit s’entremêle entre domination étrangère et histoire nationale.
Cameroun
Du portugais « Rio de Camarões » (rivière de crevettes), le nom que les explorateurs portugais avaient donné au fleuve Wouri au xve siècle, s’extasiant de l’abondance des crevettes dans ce cours d’eau. Les marins anglais adoptèrent ce nom en l’anglicisant (Cameroons) d’où le nom actuel de Cameroun.
Cap-Vert
Le nom du cap (Cabo Verde) lui a été donné en 1444 par le navigateur portugais Dinis Dias, la végétation luxuriante de ce promontoire rocheux contrastant avec l’aridité de l’arrière-pays.
Côte d’Ivoire
Référence au commerce de l’ivoire dans la région. D’autres parties de la côte maritime africaine ont été nommées de manière similaire : « Côte des Céréales », « Côte de l’Or », et « Côte des Esclaves ».
Érythrée
Nommée par les colons italiens, du nom latin pour la mer Rouge : Mare Erythraeum (« mer Érythrée »).
Gabon
De Gabão, le nom portugais donné à l’estuaire de la rivière Komo (en français : Estuaire de Gabon). L’estuaire tient son nom de sa forme, qui ressemble celle d’un manteau à capuchon (gabão).
Gambie
Du fleuve Gambie qui coule dans le pays. Le mot Gambie dérive peut-être du mot portugais câmbio (« échange », « marché »), en référence au commerce que les Portugais y faisaient.
Maroc
De Marruecos, la prononciation espagnole du nom de la ville de Marrakech (plus précisément Marrakush).
Maurice
Nommé Prins Maurits van Nassaueiland en 1598 en honneur de Maurice de Nassau (1567-1625), stadtholder d’Hollande et Prince d’Orange (1585-1625).
Sao-Tomé-et-Principe
Du portugais pour « Saint Thomas et Prince ». L’île de Sao Tomé (en portugais São Tomé) est ainsi nommée par les explorateurs portugais parce qu’ils la découvrent le jour de fête de ce saint, le 21 décembre 1470 ou 1471. L’île de Principe (en portugais Ilha do Príncipe (« île du prince »)) est ainsi nommée en 1502, en référence au prince du Portugal, auquel on payait les taxes sur le sucre produit sur l’île.
Seychelles
Nommé en honneur de Jean Moreau de Séchelles, ministre des finances du roi Louis XIV de 1754 à 1756.
Sierra Leone
Adapté de Sierra Leona, la version espagnole du portugais Serra Leoa (« montagnes du lion »). L’explorateur portugais Pedro de Sintra nomme le pays d’après la forme des montagnes qu’il y voit en 1462 en naviguant le long de la côte ouest-africaine. On ne sait pas pourquoi les montagnes lui faisaient penser à des lions : elles pouvaient ressembler aux dents d’un lion, ou des lions qui dorment, ou le tonnerre qui y résonnait ressemblait peut-être au rugissement d’un lion.
On le voit, ces noms, reliques de l’histoire coloniale parfois tumultueuse des États africains, sont moins nombreux que les appellations résultant des « traditions » locales, ou du moins de la volonté nationale. On comptabilise en outre quelques noms hybrides, symboles d’un riche passé continental entremêlé avec la période de domination occidental. Rendez-vous la semaine prochaine pour en savoir plus.
L’équipe Convergence, avec l’autorisation de Christian Van Dorpe
Christian Van Dorpe a été (et est toujours) administrateur de plusieurs entreprises durant sa carrière, notamment tournées vers le domaine des nouvelles technologies. Il est également consultant et coach en stratégie disruptive.
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