Le Maroc lance une vaste opération de lutte contre la contrebande au Sahara occidental

Les services sécuritaires marocains ont annoncé avoir saisi près de 600 véhicules de contrebande à Gargarate depuis dimanche dernier. Les opérations ont permis jusque-là « l’évacuation de trois points de rassemblement de carrosseries de voitures et de camions d’occasion ». L’agence de presse officielle MAP assure du coup que « la région a été assainie de toute forme de commerce illicite et de personnes qui le pratiquent ». 

Le Huffington Post Maghreb relevait au sujet de ces événements que certains sites d’informations estimaient depuis plusieurs jours « que les Forces armées royales (FAR) étaient entrées à Gargarate, et menaient des opérations de ratissage dans le no man’s land situé à proximité de cette localité ». Mardi 16 août, un communiqué des autorités régionales est venu clarifier la situation en annonçant qu’il s’agissait « d’opérations d’assainissement » contre les trafics illicites menées par « les services de sécurité et la douane ».

La région de Gargarate, frontalière avec la Mauritanie, est connue pour être le théâtre de nombreux trafics en direction de l’ouest africain, notamment de voitures volées, de drogues ou encore d’hydrocarbures. Jeune Afrique note d’ailleurs que « les services de la douane marocaine ont saisi dans cette zone quelque 485 téléphones portables et près de 765 kg de chira » en juillet dernier.

Gargarate se trouve dans le sud-ouest du Sahara occidental, sous contrôle officiel de Rabat mais est sous le coup des tensions entre le Maroc et les indépendantistes saharaouis du Front Polisario. L’opération marocaine dans la région intervient alors que les tensions s’exacerbent entre Rabat et Nouakchott, la capitale mauritanienne. Les relations entre les deux pays se sont particulièrement dégradées suite à la réélection en juin 2014 du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz qui s’est éloigné de la position de neutralité sur le Sahara qu’adoptait la Mauritanie pour se rapprocher de la direction du Polisario.

Quelles sont les meilleures universités en Europe ?

 

europe-universites-1L’Academic Ranking of World Universities classe cette année 26 universités européennes dans son top 100 des meilleures universités au monde. Sans surprise, ce sont les universités britanniques qui sont les mieux classées, en particulier “Oxbridge”. La Suisse quant à elle classe quand même 4 universités dans le top 100, quand la France, les Pays-Bas, la Suède et l’Allemagne n’en classent que 3.

Au niveau mondial, les Etats-Unis écrasent leurs concurrents en classant non moins de 50 universités dans le top 100. En ce qui concerne le Moyen-Orient, Israël classe 2 universités dans le top 100. L’Arabie Saoudite également classe 2 universités dans le top 150.

Moody’s note le Cameroun B2

L’agence de notation Moody’s a accordé sa première note au Cameroun le 5 août dernier : « B2 » pour ses obligations en monnaie locale et en devises étrangères.

Cette notation a été émise à l’initiative de l’agence même, et non des autorités camerounaises. Elle appartient à la catégorie des obligations « hautement spéculatives », ce qui correspond à la note « B » que Standard & Poor’s et Fitch Ratings ont déjà attribué au Cameroun. La note de Moody’s est rendue publique à peine un an après l’émission par le Cameroun de son premier emprunt obligataire international de 750 milliards de dollars sur 10 ans.

Moody’s note dans son rapport que le pays reste particulièrement vulnérable aux chocs pétroliers puisque le secteur représente 50% de ses exportations et quasi un quart de ses recettes fiscales. Pour autant, la croissance camerounaise affiche des perspectives stables et un bon potentiel puisqu’elle s’est maintenue en 2015 à +5,8% contre +5,9% en 2014.

La note pourrait être revue à la hausse si la croissance nationale s’avère plus forte que prévue, que les revenus augmentent ou encore que l’endettement national évolue modérément. Mais certains facteurs pourraient au contraire faire baisser cette notation. La dette du secteur public devrait grimper à 34,3% du PIB en 2016 contre 22,3% en 2014 et seulement 9,7% en 2008 à cause des investissements gouvernementaux. Aussi, le Cameroun reste exposé à la menace de Boko Haram, laquelle pourrait entrainer une dégradation de la situation sécuritaire.

La Libye veut relancer ses exportations pétrolières

Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) tente désespérément de relancer les exportations de pétrole du pays pour relancer une économie nationale à l’agonie. Si la Libye possède les plus importantes réserves pétrolières en Afrique (estimées à 48 milliards de barils), c’est aussi le pays de l’OPEP qui produit actuellement le moins de pétrole.

La production de pétrole brut a été divisée par cinq depuis 2010, passant de quelques 1,5 million de barils par jour à seulement 300 000. Les revenus pétroliers du pays ont également fondu passant de 45 à 50 milliards de dollars en 2010 à maximum 4 milliards cette année.

La grande majorité des terminaux pétroliers libyens sur la Méditerranée sont bloqués depuis des années par la milice des Gardes des installations pétrolières (GIP) qui défient régulièrement le pouvoir. Le blocus génère une perte de 30 millions de dollars par jour au pays d’après la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC). Sans compter que les attaques répétées de l’Etat Islamique en Libye endommagent encore plus le secteur.

Néanmoins, le GNA a pu trouver un accord avec les Gardes du GIP fin juillet dernier pour rouvrir deux importants terminaux basés à Ras Lanouf et al-Sedra, à 650 kilomètres à l’est de Tripoli. La reprise des exportations annoncée début août par la NOC risque par contre de prendre du temps à cause des travaux de réparation des installations endommagées par l’EI.

Les autorités parallèles basées dans l’Est pourraient également contrecarrer les objectifs du GNA. L’armée nationale libyenne, qui appuie le gouvernement de Tobrouk, ne reconnait toujours pas la légitimité du GNA basé à Tripoli. Elle estime que l’accord doit être validé par les autorités de l’est.

Pour autant, la reprise de la ville de Syrte au centre-nord de la Libye annoncée par les forces du GNA dimanche 14 août constitue une avancée pour Tripoli. La ville était aux mains de l’EI depuis juin 2015, à seulement 300 kms des côtes européennes. Les bombardements aériens américains lancés depuis le 1er août dernier ont permis aux forces du GNA de chasser les jihadistes du centre-ville.

C’est aussi une bonne nouvelle pour les pays européens. La France, l’Allemagne, l’Espagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-Uni ont publiés ce mois-ci une déclaration commune pour exprimer leurs préoccupations « face à la tension croissante signalée près du terminal pétrolier de Zueitina sur la côte centrale de la Libye ». Ils soutiennent le que « le contrôle de toutes les installations doit revenir sans condition préalable, sans réserve ni délai aux mains des autorités nationales légitimes reconnues comme telles par la résolution 2259 (2015) du conseil de sécurité des Nations unies », c’est-à-dire le GNA de Tripoli.

Toujours est-il que « la Libye ne pourra pas recommencer à exporter son pétrole […] avant de rétablir la sécurité […] grâce à un exécutif fort et une armée qui étendra son autorité sur tout le territoire », note un expert libyen du secteur énergétique cité par l’AFP.

Quelle réputation ont les pays euro-méditerranéens ?

Chaque année, le Reputation Institute publie un classement des entreprises les plus réputées au niveau mondial. Le classement RepTrak classe également 70 pays du monde selon leur réputation. Le classement RepTrak Country est basé sur 3 grands types d’indicateurs : l’attractivité de l’environnement, l’avancement de l’économie et l’efficacité de la gouvernance.

En Europe, 6 pays affichent une bonne réputation. Le niveau de réputation excellent n’a été attribué à aucun pays du classement cette année. Si le Maroc est seulement classé 39e, soit parmi les pays dont la réputation est vulnérable, il est le premier pays africain classé suivi de l’Afrique du Sud à la 49e place. A noter également, la France et l’Allemagne sont classées parmi les pays à réputation moyenne même si la France est le pays qui a enregistré la plus forte progression dans le classement depuis l’année dernière.

reptrak

Les villes prennent le pouvoir… et en Afrique ?

Dans un article du média américain Quartz, Parag Khanna, chercheur indien spécialiste des relations internationales, estime que les grands centres urbains sont devenus les points névralgiques de l’économie mondiale, reléguant les Etats-nations au second plan.

 

Les villes prennent le pouvoir sur les Etats

Les villes sont aujourd’hui des pôles économiques et démographiques de rayonnement mondial. Le monde devrait être parsemé de quelques 40 mégalopoles d’ici 10 ans.

Saskia Sassen, spécialiste de la mondialisation et de la sociologie des très grandes villes, avance par ailleurs que les 20 villes les plus riches du monde évoluent « dans une sorte de circuit fermé alimenté par le capital, le talent et les services ». Elles rassemblent à elles seules 75% des plus grandes entreprises, lesquelles participent en retour au développement urbain.

Aujourd’hui, on constate qu’on compte bien plus de villes viables que d’Etats fonctionnels. Et les grandes villes sont parfois de véritables « îlots de bonne gestion des affaires publiques » dans des Etats à côté bien faibles. On voit par exemple ces cas de figures dans les relations que les grandes mégalopoles africaines entretiennent avec leurs Etats-nations, à l’image de Lagos et du Nigeria.

 

Et en Afrique ?

En République Démocratique du Congo, Kinshasa est devenue en 2015 la plus grande ville francophone au monde, devançant Paris en termes de démographie sur une surface quatre fois moindre que celle de la capitale française. Alors que Kinshasa fonde son modèle de développement sur les positions ultramodernes de Singapour, certains se demandent si cette stratégie est réellement pertinente.

Un article de Cityscapes, un journal Sud-Africain, pointe du doigt les contradictions de ce modèle alors même que les citadins kinois manquent encore des infrastructures de base en termes d’eau, d’électricité ou de réseaux routiers. Les grandes villes africaines prennent largement exemple sur leurs grandes sœurs asiatiques pour devenir elles aussi des métropoles hyperurbanisées et ultraconnectées en une génération, à l’image de Lagos qui s’inspire largement de Shanghai.

Pour autant, on peut déplorer que si elles suivent cette configuration, toutes les villes vont finir par se ressembler. Les villes africaines subissent une lourde pression pour « rationnaliser les formes souvent irrationnelles sous lesquelles [elles] se sont développées ». Finalement, le développement urbain en Afrique néglige encore un paramètre qui devrait le singulariser par rapport : la question de l’identité africaine.

Un autre élément important est mis en avant par le journal thaïlandais Bangkok Post : c’est la migration non pas dans les mégavilles mais dans les « villes secondaires », qui comptent entre 150 000 et 5 millions d’habitants, qui contribue le plus à la réduction de la pauvreté dans le monde.

Ces pistes pourraient permettre à l’Afrique de réfléchir à un modèle de développement urbain qui se distingue des grandes tendances actuelles dans les pays émergents et qui colle vraiment aux besoins et aux caractéristiques des villes africaines.

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