Le Maghreb représente aujourd’hui un espace de plus en plus attractif pour les entrepreneurs. La région réunit à elle seule 35% de la population globale du pourtour méditerranéen et dispose d’un vivier de main d’œuvre important, une ressource qui reste encore à exploiter car la population active représente seulement 33.5% de la population en moyenne.
S’étendant du Maroc à l’Egypte, l’Afrique du Nord est en pleine croissance : la croissance moyenne sur dix ans (2004-2014) du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye et de l’Egypte est respectivement de 4.25%, 3.2%, 3.26%, 3.65% et 4.37%, des chiffres qui attestent d’une dynamique nouvelle dans ces économies et d’un réel potentiel malgré les problèmes de sécurité qui touchent la région.
Plus spécifiquement, les pays du Maghreb possèdent un double avantage concurrentiel en matière de coût du travail. D’une part, leur attractivité reste étroitement liée au niveau des rémunérations pratiquées. Bien que tous ces pays aient instauré une rémunération minimale obligatoire, son montant n’est pas comparable aux normes en vigueur dans les pays européens. Lorsque le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ou l’Egypte rémunèrent respectivement (en € brut courant de 2015) 237€, 164€, 126,50€ et 140€ un temps complet de 40H par mois au minimum, la France, l’Espagne ou la Grèce imposent un salaire minimum de 1458€, 753€ et 684€. En conséquence, le fossé entre les pays nord méditerranéens et sud méditerranéens s’accentue un peu plus lorsqu’on raisonne en termes de rémunérations moyennes : le salaire moyen de l’Italie, la France, l’Espagne et la Grèce est en moyenne 8,7 fois plus élevé que celui des pays du Maghreb.
D’autre part, l’attractivité de ces pays est due aux choix faits en matière de politique de cotisations sociales. Ces cinq pays ont misé sur un système de protection sociale qui protège efficacement les entrepreneurs et les salariés, mais qui ne leur impose pas une contribution trop importante. Ainsi, l’emploi d’un salarié au Maghreb est beaucoup plus avantageux pour un entrepreneur qui souhaite maximiser son avantage concurrentiel en termes de coût du travail.