Le groupe allemand se contentera d’assembler des voitures en Algérie, espérant ainsi contourner les lois algériennes extrêmement restrictives en matière d’importations.
Volkswagen vient de signer un protocole d’accord avec le gouvernement algérien pour se doter d’un site de 100 000 unités sur son territoire pour un montant de 160 millions d’euros. C’est quatre fois plus que la capacité actuelle de Renault, seul autre constructeur automobile installé sur le sol algérien. Un site de 150 hectares devrait être opérationnel d’ici 2017 dans la province de Relizane pour fabriquer les modèles destinés au marché algérien parmi lesquels la Volkswagen Golf, la Seat Ibiza et la Skoda Octavia. Ces voitures seront seulement assemblées, et non fabriquées sur place.
Si le gouvernement algérien serre la vis en matière d’importations d’automobiles, Volkswagen cherche à faire de cette usine une parade pour lui permettre de percer sur le marché local. Mais en juin dernier, Abdelmalek Sellal, Premier ministre algérien, menaçait de retirer la licence de distribution aux concessionnaires dont les voitures ne seraient pas produites sur le territoire national à partir de 2017. Ce qui laisserait Renault seul maître à bord puisque c’est pour l’instant le seul constructeur de voitures en Algérie.
Cité par Le Monde Afrique, Sefiane Hasnaoui, président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens, estime que l’ultimatum du gouvernement est intenable : « Compte tenu des délais de programmation industrielle incompressibles, nous ne pourrons pas reprendre nos importations avant plusieurs mois. Avec l’épuisement des stocks, les délais d’attente vont continuer de fragiliser nos entreprises avec à la clé, des compressions de personnels, voire des fermetures partielles ou définitives ».
Mais l’Algérie s’est depuis longtemps déjà dotée d’un système protectionniste en matière automobile, les importations coûtant très chères en termes de déficit commercial. Renault y a inauguré une usine dès 2014 mais sa capacité de production n’est que de 25 000 unités par an, bien loin des 400 000 qu’il produit à Tanger.
Le site d’information TSA considère que l’industrie automobile algérienne n’est pas encore en capacité d’offrir les conditions d’une filière intégrée. « Avec des taux d’intégration faibles et n’atteignant que 40% au bout de plusieurs années, le pari semble risqué. Dans tous les cas, la mise en place d’une industrie automobile sera longue et difficile ».