L’Insee a publié le 9 juin dernier ses dernières statistiques sur l’emploi en France. On y constate la plus forte progression de l’emploi marchand depuis la crise financière, soit une hausse de 1% en un an. La croissance de la période culmine ainsi à +0,6%, soit légèrement plus que les +0,5% initialement prévus par l’Insee. Le « ça va mieux » de François Hollande trouverait-il enfin un écho dans les faits ?
Des créations d’emploi dans les services
Il s’agit précisément d’une progression dans l’emploi privé non agricole. L’emploi dans les services, hors intérim, a augmenté de 47 900 postes par rapport au dernier trimestre de 2015. L’emploi tertiaire repasse donc la barre des 16 millions d’actifs. D’après Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, « La dynamique collective n’est pas spectaculaire, mais elle est robuste, quand on ajoute à cette amélioration des emplois marchands les bons indicateurs macroéconomiques des dernières semaines », à savoir une meilleure croissance que prévue sur les trois premiers mois de 2016, une bonne dynamique d’investissement et un niveau de consommation qui se maintient.
Une reprise en douceur pour les entreprises
L’économie repart doucement en raison de facteurs externes. La bonne santé des économies européennes voisines devrait permettre de relancer le dynamisme des entreprises françaises, d’autant plus que la baisse de l’euro et la chute des cours du pétrole commencent à avoir des effets positifs sur les producteurs français. L’investissement des entreprises françaises est relancé par une croissance de 2,4 % par rapport à la fin de l’année dernière. L’horizon économique se dégage peu à peu pour les chefs d’entreprise.
Morosité pour l’industrie et la construction
En revanche le domaine de l’industrie continue son recul. 8 400 postes ont été supprimés lors du premier trimestre 2016. Rien d’alarmant toutefois : le niveau de production manufacturière aura du mal à revenir à celui d’avant 2008 pour la plupart des pays développés du globe. Effet d’une croissance plus lente et d’un processus de désindustrialisation qui se poursuit inlassablement, le déclin de l’industrie manufacturière devrait se poursuivre doucement dans les mois et les années à venir.
Le BTP amorce quand même une timide reprise, la construction employant de nouveau pour la première fois depuis 2012. Cela se joue notamment sur une augmentation de 9,1% des effectifs intérimaires par rapport au début de l’année 2015 d’après Prism’emploi, la fédération du travail temporaire. Des projets naissent dans les entreprises du secteur, portés par ces cadres et employés temporaires, bien que l’élan constaté cette année est loin d’avoir l’ampleur des reprises plus marquées de 1997 et 2010.
La reprise devrait se poursuivre à un rythme relativement lent mais de manière durable. La France ne connaitra probablement pas une croissance de plus d’1,5% cette année mais les indicateurs macro donnent un ton favorable à la situation économique nationale. Sans compter que l’organisation de l’Euro devrait rapporter à l’économie française 1,266 milliards d’euros pour 2,5 millions de spectateurs cet été.