Les touristes étrangers boudent la France en général et la région parisienne en particulier. Au cours du premier semestre 2016, on compte un million de touristes de moins dans les hôtels français qu’à la même période l’année dernière.
En Ile-de-France, on dénote une baisse de fréquentation de 6,4% au premier semestre, tirée surtout par la désaffection des touristes étrangers (-9,9%). Les touristes japonais, chinois ou encore italiens ont préféré l’Espagne ou la Grèce, sans même passer par Paris.
Cité par Le Monde, Frédéric Valletoux, président du comité régional du tourisme d’Ile-de-France, a affirmé que cette tendance grevait également le tourisme cet été. « Nous estimons que la région a perdu 1 milliard d’euros de retombées économiques entre le 1er janvier et la fin août. » Il prévient que certaines petites entreprises ne tiendront pas le choc jusqu’à la fin de l’année. Et cette « catastrophe industrielle » pourrait affecter 500 000 emplois liés dans la région.
Globalement, on compte 7% de touristes étrangers de moins qu’en début d’année en France d’après les chiffres dévoilés mardi dernier par Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires Etrangères. Une deuxième réunion du comité d’urgence économique pour le tourisme devrait être convoquée début septembre centrée sur les régions les plus touchées par la désaffection des touristes.
L’Insee estime que la fréquentation des touristes étrangers a reculé de 8,5% entre avril et juin derniers, ce qui est comparable à la situation observée après les attentats de novembre 2015. En dehors des attentats de Paris, Bruxelles et Nice, les touristes ont aussi été amenés à fuir Paris pour diverses raisons : la crue de la Seine, les grèves de transport aérien, le blocage des raffineries, les manifestations anti Loi travail, la colère des chauffeurs de taxis… Mais la situation est loin d’être aussi grave qu’en Turquie où les chutes de fréquentation peuvent aller jusqu’à 30 voire 40%.
Ce sont principalement les voyageurs « long-courrier » – Chinois, Japonais et Américains –, qui boudent le pays. Cité par RFI, Frédéric Valletoux estime que c’est notamment la faute de l’état d’urgence : « Les tour opérateurs japonais ne comprennent pas ce concept. En étant en état d’urgence, la France est classée comme une destination à risque. Ce qui entraîne des contraintes au niveau des assurances en cas d’annulation et n’aide pas à la fréquentation ».
En juillet, les cent sites du Centre des monuments nationaux ont enregistré une baisse globale de fréquentation de 5 %. Pourtant certains sites plus éloignés et considérés comme moins menacés ont été plébiscités par les touristes tels que le château de Champs-sur-Marne (+ 52 %), en Seine-et-Marne ou les remparts d’Aigues-Mortes (+ 30 %) dans le Gard.