Béji Caïd Essebsi, le chef d’Etat tunisien, était en visite officielle aux Etats-Unis, à New-York, le 22 septembre dernier. Il a estimé que cette visite était « une réussite inattendue ». En effet le ministre du Commerce américain a tenu pour la première fois une réunion au profit de la délégation tunisienne, en présence de 12 investisseurs américains intéressés par la Tunisie. Béji Caïd Essebsi s’est également vu accordé une place de choix au dîner des chefs d’Etats. Sans compter l’intervention en français de John Kerry, le ministre des affaires étrangères américain, en l’honneur du président tunisien.
Béji Caïd Essebsi a aussi dit avoir fait des rencontres positives avec les représentants des grandes institutions bancaires privées mondiales (Fonds monétaire international et Banque mondiale). Christine Lagarde, directrice du FMI, a d’ailleurs salué l’adoption par l’Assemblée tunisienne des Représentants du Peuple de la nouvelle loi sur l’investissement et en a profité pour renouveler son soutien à la Tunisie.
La loi tunisienne sur l’investissement a été adoptée mi-septembre pour enrayer la baisse des investissements étrangers que subit le pays depuis 2011. Elle devrait entre autres alléger les barrières administratives, diminuer les taxes sur les entreprises et pour les grands projets d’infrastructures et faciliter le rapatriement à l’étranger de bénéfices réalisés dans le pays. Si le texte est jugé trop libéral par l’opposition qui estime qu’il ne défend pas assez les entreprises locales, le gouvernement l’a adopté dans l’urgence pour contrer les impacts dévastateurs des attentats de 2015 sur les investissements dans le pays.
C’est dans cette optique que Béji Caïd Essebsi s’est rendu à New-York la semaine dernière pour assister à l’Assemblée générale des Nations-Unies et au forum afro-américain en tant qu’invité d’honneur du président Barack Obama. La Tunisie est véritablement considérée par les Etats-Unis comme un « partenaire prioritaire », sous réserves qu’elle mette en place les réformes nécessaires afin de « drainer l’investissement et renforcer ses relations économiques avec les Etats-Unis ».
Barack Obama a réaffirmé l’engagement des Etats-Unis en faveur de la promotion du capital humain en Afrique et a invité les gouvernements des pays africains, parmi lesquels la Tunisie, à lutter contre la corruption et le clientélisme et à favoriser la transparence.
Le président tunisien multiplie ainsi les déplacements à l’international et les appels au soutien à son pays, jugeant que « le pays ne peut réussir, seul, sa transition socioéconomique ». Pourtant les aides internationales sont encore insuffisantes. Le nouveau code d’investissement tunisien et la loi de Finances 2017 devront intégrer les mesures souhaitées par les potentiels investisseurs américains et européens pour réamorcer le développement du pays.
Les Etats-Unis participeront à la conférence internationale sur l’investissement prévue en Tunisie les 29 et 30 novembre 2016. Béji Caïd Essebsi souhaite que l’événement permette à la Tunisie d’attirer un maximum d’investisseurs.