Le 4 octobre dernier, le gouvernement algérien a présenté un projet de loi de finances en conseil des ministres, lequel est de nouveau axé sur la maîtrise des dépenses publiques. Il devrait en découler une réduction des dépenses d’équipement et une hausse du prix des produits de base.
La crise financière continue à secouer l’Algérie. Selon plusieurs estimations, l’épargne pétrolière du pays devrait s’épuiser courant 2017. Le budget prévisionnel qui a été présenté début octobre pour l’année 2017 se base sur un baril à 50 dollars (contre 37 dans les précédentes copies). Jeune Afrique cite toutefois Alexandre Kateb, économiste pour la société de finances Tell Group et membre de la « task force », le groupe d’intervention composé de six experts qui accompagne le Premier ministre, pour insister sur la faiblesse de ce prix. « L’accord d’Alger a créé un plancher psychologique aux alentours de 50 dollars le baril. Pour autant ce n’est pas suffisant pour redresser les finances de l’Algérie, qui a besoin d’un baril supérieur à 80 dollars ».
Le gouvernement algérien va donc continuer son rabotage budgétaire, lequel se poursuit maintenant depuis trois ans. L’objectif du projet de loi de finances est de réduire de moitié le déficit budgétaire pour qu’il n’atteigne que 8% du PIB en 2017, contre 15% en 2016.
Jeune Afrique note que les coupes budgétaires concernent essentiellement les dépenses d’équipement, réduites de 28%. Ainsi, plusieurs projets du programme quinquennal 2014-2019 sont d’ores et déjà gelés.
Dès janvier, les prix vont augmenter pour des produits de consommation courants comme l’électricité, la téléphonie, le tabac ou encore certains produits alimentaires. Les taxes vont également augmenter, à l’image de la TVA qui devrait passer de 17 à 19%.
Le texte suscite déjà des débats houleux à l’Assemblée. Certains parlementaires manifestent déjà leur opposition.