L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a publié lundi dernier un rapport indiquant que la production pétrolière algérienne était amenée à régresser dans les années à venir, prévoyant une baisse de 1,14 million de barils par jours (mb/j) produits en 2016 à 1,05 mb/j d’ici 2022.
Une situation préoccupante pour Algérie
Les données de l’AIE, plutôt pessimistes donc, viennent contredire le discours d’Amine Mazouzi, PDG de Sonatrach, entreprise publique algérienne acteur majeur de l’industrie pétrolière en Afrique, qui affirmait l’année dernière que l’industrie pétrolière algérienne était désormais « dans une phase de croissance ». La production avait déjà chuté en 2015 puis s’était maintenue en 2016 grâce aux performances des champs pétroliers de El Merk et Ourhoud.
L’AIE rappelle par ailleurs que les recettes pétrolières et gazières de l’Algérie sont passées de 51,4 milliards de dollars en 2011 à environ 18,3 milliards de dollars en 2016. Mais l’agence estime la situation dans les années à venir moins préoccupante que ce qu’elle aurait pu être en raison notamment des réalisations de Sonatrach pour l’amélioration de ses techniques de raffinage.
La production pétrolière algérienne est dans un étau : elle doit à la fois faire face à la forte baisse des revenus énergétiques et en plus relancer des champs pétroliers qui ne cessent de diminuer.
L’industrie pétrolière n’a pas de belles années devant soi
La Sonatrach avait annoncé fin 2014 un vaste programme d’investissement courant sur 5 ans de 2015 à 2019 à hauteur de plus de 90 milliards de dollars. Cet effort devrait au moins permettre à l’industrie pétrolière algérienne de maintenir un niveau de production stable.
Au niveau mondial, l’AIE estime que l’industrie pétrolière est dans une impasse du fait de l’absence d’investissements suffisants. Après 2020, l’offre mondiale pourrait peiner à répondre à la demande qui devrait atteindre 104 mb/j d’ici 2022. D’où l’AIE craint une chute des capacités de réserves et une potentielle hausse des prix. A noter toutefois que l’agence anticipe un regain de la production aux Etats-Unis, au Moyen-Orient et aux Emirats Arabes Unis.