Résultant d’un passé plus ou moins lointain et de volontés différentes de la part des gouvernants, les noms des pays africains se font aujourd’hui les témoins d’une histoire riche, entre traditions ancestrales et période coloniale.
Aujourd’hui, Christian Van Dorpe vous propose de revenir, pour Convergence, sur les noms des pays d’Afrique. Parfois issus de traditions millénaires, de noms de tribus locales ou de particularité géographiques, chaque appellation a son histoire propre. Elle marque un héritage, mais aussi l’identité d’une nation tout entière qui se retrouve et s’unit chaque jour derrière elle. Parfois également, un nom peut rappeler le souvenir d’un État sous la tutelle de la colonisation, ce que certains pays africains se sont employés à changer au fil des années.
Ce petit « dictionnaire » des noms de pays du continent vous propose de revenir sur ce passé riche. Ils seront classés par ordre alphabétique dans trois parties : les noms issus des traditions locales et les appellations inchangées après la colonisation et enfin seront listés les noms hybrides dont le récit s’entremêle entre domination étrangère et histoire nationale (que nous traiterons dans cet article).
Angola
De « Ngola », titre utilisé par le monarque du royaume de Ndongo. Les Portugais ont nommé la région en honneur d’un Ngola qui leur était allié.
Bénin
Benin est la prononciation portugaise du mot itsekiri « Ubinu », qui signifie « capitale » ou « siège de la royauté » et qui désignait la capitale du royaume du Bénin, un des rares grands royaume d’Afrique de l’Ouest côtière à avoir atteint une taille importante en dehors de l’influence de l’islam, et avant tout contact avec les Européens . Le nom Ubinu viendrait lui-même du mélange du mot yoruba « Oba », qui signifie « gouverneur », et du terme lié « Bini », le nom du peuple Edo (majoritaire dans le royaume) pour se référer à lui- même.
Guinée
Bien que le nom de Guinée ait été imposé à cette région par les Européens, on peut néanmoins le considérer comme d’origine africaine, le mot Guinée étant, selon certains auteurs la transformation des mots Ginyia ou Gineua par lequel les marchands maures, avec lesquels les explorateurs portugais furent en rapports, désignaient les royaumes subsahariens. Une autre étymologie, qui n’est pas nécessairement incompatible avec la précédente, fait dériver le nom du Guinée, comme celui de l’ancien Ghâna du mot berbère Akal n-Iguinawen ou aguinaoui, « Terre des Hommes Noirs ».
Liberia
Du latin liber (« libre »), parce que le pays fut fondé comme terre d’accueil africaine pour les esclaves Noirs libérés aux États-Unis et qui retournèrent en Afrique.
Ces quatre noms représentent donc bien l’histoire du continent africain. Berceau de l’humanité et donc riche d’un passé aux multiples tribus, royaumes et vastes territoires parfois sans réelles frontières, il fut segmenté (parfois arbitrairement) en États par la colonisation, nouvelles nations auxquelles il fallut trouver des noms. Si certains pays décidèrent de se détacher définitivement de cette partie de leur histoire tout en vivifiant le sentiment national, en changeant leur appellation, d’autres décidèrent de garder cette page importante de leur roman national en choisissant de conserver leur nom.
Ces trois articles permettent de se rendre compte de ces différentes décisions, qu’il est important de considérer pour mieux connaitre et appréhender le continent.
L’équipe Convergence, avec l’autorisation de Christian Van Dorpe (Biographie)
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