L’ONU publie tous les deux ans un rapport sur le développement de l’e-gouvernement sur 193 pays du monde. Ce rapport, particulièrement attendu par les autorités publiques et les professionnels des technologies de l’information et de la communication (TIC), est basé sur la capacité des administrations à utiliser les TIC ou encore la performance des infrastructures de TIC.
L’édition 2016 est parue en juillet dernier, l’occasion pour nous de nous intéresser au classement des pays de la zone Euro-Méditerranée et plus particulièrement à la position du Maroc.
Développement de l’e-gouvernement à un niveau global…
mais persistance de disparités régionales
L’ONU estime qu’il y a eu une forte augmentation du nombre de pays utilisant l’e-gouvernement pour assurer à leur population l’accès aux services publics en ligne. En 2003, seulement 45 pays dans le monde disposaient d’une plateforme unique rassemblant leurs services publics, et seulement 33 d’entre eux permettaient de réaliser des transactions en ligne. Aujourd’hui, les premiers sont déjà 90 et les seconds non moins de 148 !
Grâce à la facilité d’accès aux réseaux sociaux, de plus en plus de pays se tournent vers des procédés de prises de décision participatifs. Si les pays européens en particulier sont parmi les 50 pays les mieux classés, de nombreux pays en développement, spécialement ceux à revenus bas-moyens, font des progrès considérables.
Aussi, l’ONU a noté que beaucoup d’efforts sont faits pour favoriser l’accès à tous à des outils électroniques avancés et des services mobiles. La généralisation du haut débit, fixe et/ou sans fil, s’étend dans le monde entier (bien que l’Europe soit toujours leader sur le marché quand l’Afrique est encore à la traîne). De fortes inégalités régionales persistent, faisant croître la fracture entre pays développés et en développement. L’ensemble des pays sont d’accord pour dire qu’un effort majeur est requis pour assurer une couverture internet universelle, y compris et surtout dans les pays les moins développés.
Le cas du Maroc, engagé dans un programme d’e-gouvernement
Le Maroc perd 3 places dans le classement e-gouvernement 2016 par rapport à 2014 et ne se classe que 85e, soit 4e en Afrique. Il se maintient toutefois à la 17e place en termes d’e-participation, loin devant la Tunisie qui n’est que 43e dans le domaine.
Depuis 2011, le Maroc s’est lancé dans un programme d’e-gouvernement visant à « rapprocher l’administration des besoins de l’usager en termes d’efficacité, de qualité et de transparence ». Les objectifs étaient d’exploiter les TIC pour réorienter les processus de l’administration et des collectivités locales au service du citoyen et de l’entreprise. Et le classement du Maroc dans le rapport onusien sur l’e-gouvernement est justement considéré comme l’un des indicateurs d’avancement des objectifs du royaume.
En 2013, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) marocain a élaboré un plan pour le modèle de développement des provinces du Sud qui a visiblement porté ses fruits jusqu’à aujourd’hui. Le plan visait notamment à engager « la propulsion d’une nouvelle dynamique de croissance et des pôles de compétitivité régionaux dans le cadre de la bonne gouvernance ».