La crise du coronavirus impacte les entreprises du monde entier. Même si en Asie, un déconfinement progressif est engagé, une grande partie de la planète est toujours confinée à l’heure où nous écrivons ces lignes avec des impacts majeurs sur l’économie, sur les systèmes de santé et sur la vie des entreprises. Quoiqu’il advienne, le monde d’après ne sera plus le monde d’avant et il importe que les Dirigeants et les entrepreneurs en prennent la mesure et préparent et mettent en œuvre dès maintenant les stratégies qui permettront de faire face au nouveau monde qui nous attend.
Depuis plus de deux mois vous dirigez votre entreprise et managez vos équipes et vos projets en mode dégradé que ce soit sur site ou à distance. Les situations diffèrent néanmoins selon les pays et les secteurs d’activité. Dans beaucoup d’entreprises dans le monde, la production des biens et services est stoppée par absence de marché, ruptures logistiques ou effectifs insuffisants. C’est le cas de l’industrie automobile et aéronautique, des travaux publics, du tourisme, du spectacle et des compagnies aériennes et aéroports. Les cafés, les restaurants et lieux culturels et festifs sont à l’arrêt en France, en Italie ou en Espagne ou en Afrique du Nord. L’agroalimentaire, l’agriculture et la grande distribution assurent l’approvisionnement de la population avec des conditions de travail compliquées compte tenu des mesures nécessaires à la protection des personnes. Le système de santé fonctionne à flux tendu en risque permanent de rupture et les services publics assurent comme ils peuvent leurs rôles .
En plus du mode dégradé, tenable un temps, grâce à l’engagement et au système « d », s’ajoute un niveau de complexité supplémentaire, l’absence de visibilité. Au moment où j’écris ces lignes de nombreuses questions sur le déconfinement restent sans réponses ou avec des réponses évasives commençant par « normalement », « probablement », « il se peut », « éventuellement »…Hormis les pays asiatiques développés qui y voient un peu plus clair, l’Europe et l’Amérique du Nord sont confinés, l’Afrique et l’Amérique du Sud, ainsi que l’Inde sont aux prises avec des défis sanitaires et sociaux quasi insurmontables. Ce n’est donc pas pour demain que l’économie globalisée va reprendre comme avant. De surcroît, il est fort probable que de puissants mouvements sociaux contestent un retour à un mode de production et de consommation qu’ils estiment dommageable à l’écosystème planétaire.
Et, pour couronner le tout, les stratégies, les politiques, les choix d’investissements, les projets majeurs de vos entreprises respectives sont caducs aujourd’hui.
Que faire alors en sachant que ni vous ni moi, n’avons la main sur la gouvernance de la pandémie, de l’économie, de la politique et des relations internationales ?
Tout d’abord, résistons à la tentation de nous plaindre et de vouloir trouver des fautifs. Cela consomme beaucoup d’énergie en vain. Soyons lucide sur la situation, certes elle n’est pas ce que nous voulons , mais elle est. Mes lecteurs savent qu’un entrepreneur avisé ne raisonne pas en contraintes mais en données à traiter. Et puis, faisons notre job au mieux avec éthique afin de contribuer autant que faire se peut à la survie économique et technologique de nos entreprises en apportant une attention particulière au moral de nos équipes. Et intégrons, plus qu’avant les données environnementales. Ce n’est certes pas spectaculaire mais c’est comme cela que nous pourrons construire notre avenir.
Ceci étant dit, cette catastrophe nous conduit à adopter de nouvelles pratiques qui subsisteront après elle.
Par exemple, alors qu’ils étaient considérés comme des options, de nombreux outils numériques sont maintenant intégrés au business. Nous constatons que les réunions à distance de type zoom ou Microsoft nous obligent à plus de discipline qu’avant. Chacun en effet prépare ses dossiers, lit les documents et se connecte à l’heure. Les temps de rituels sont limités au plus strict.
Nous pouvons aussi conduire des entretiens d’affaires et de négociations en mode vidéo. Les déplacements sont ainsi calculés au plus juste.
La fermeture des frontières qui va durer probablement jusqu’à l’invention d’un vaccin va nous conduire à trouver des correspondants locaux sur place pour finaliser des contrats et organiser la logistique de nos business.
Nous allons pouvoir aussi créer et animer des plateformes de services et de formations rentables.
En bref, ne dépensons pas inutilement notre énergie à nous lamenter et ronchonner sur ce qui ne va pas. Au contraire, trouvons avec nos équipes et partenaires des solutions pragmatiques et viables pour faire des affaires.
Qu’on le veuille ou non, ce virus est une donnée à intégrer dans nos stratégies au même titre que la concurrence, les attentes des clients, les ressources financières , la géopolitique et le capital humain. Cette donnée, va, j’espère, nous conduire à intégrer des enjeux tels que le climat, la biodiversité et la pollution.
Les entrepreneurs vivent une période dangereuse et cela confère encore plus de valeur à l’entrepreneuriat.
Pour Convergence
Jean-Louis MULLER
Expert en Management, Conseiller des équipes de Direction
Conférencier et chargé de cours en Universités.
Auteur de : « Manager en périodes de crise : Mode d’emploi » ESF éditeurs.
http://blogs.lentreprise.com/le-management-dans-tous-ses-etats/
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