Au bord de l’asphyxie économique, l’Egypte poursuit sa collecte de fonds. Le ministre des Finances égyptien a déclaré fin juillet que le pays avait besoin de 21 milliards de dollars sur les trois prochaines années pour être remis à flot et être capable de lutter contre l’inflation et l’extension du chômage.
Le FMI s’apprête à accorder à l’Egypte un plan d’aide de 12 milliards de dollars sur trois ans pour lequel un accord préliminaire a été signé le 11 août. Pour avaliser le prêt, le FMI demande au pays de mettre en œuvre des réformes structurelles parmi lesquelles une dévaluation de la livre, la réduction des subventions publiques et une augmentation des revenus de l’Etat par l’instauration d’une taxe sur la valeur ajoutée. Or ces réformes n’ont été que timidement engagées depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah Al-Sissi, en mai 2014.
L’Egypte compte par ailleurs sur la Banque mondiale, le marché des obligations et les accords bilatéraux pour obtenir les garanties nécessaires à la finalisation de l’accord. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement se sont déjà engagées avec l’Egypte en décembre dernier. Les partenaires commerciaux et alliés politiques de l’Egypte ont aussi intérêt à participer au renflouement du pays, notamment les pays européens et en particulier la France.
Les pays du Golfe soutiennent aussi le régime égyptien. Cité par Les Echos, Thierry Apoteker, président du cabinet de recherches TAC Economics, considère notamment que « l’Arabie saoudite sunnite se sent isolée dans la région et a besoin de s’assurer le soutien durable de son voisin égyptien. Alors que son aide consistait au départ en de simples dépôts, il s’agit aujourd’hui d’investissements sur le long terme, notamment dans l’immobilier et les infrastructures ». En avril, les deux pays ont annoncé la création d’un fonds d’investissement saoudo-égyptien d’un capital de 16 milliards de dollars.