La Banque mondiale a publié son rapport Connecting to Compete 2016: Trade Logistics in the Global Economy en juin dernier. L’occasion pour nous de voir comment s’en sortent les pays de la zone Euro-Méditerranée en termes de logistique commerciale, c’est-à-dire les méthodes et procédures qu’un pays utilise pour faire traverser les frontières à des biens.
Pour la seconde fois consécutive, l’Allemagne arrive première du classement alors que la Syrie se classe dernière. Les pays les mieux classés sont principalement des pays riches, la logistique commerciale d’un pays étant déterminée par des facteurs tels que les infrastructures, la régulation, les politiques mises en place ou encore la situation géographique.
Prendre part au commerce mondial
Le commerce mondial dépend de la logistique, et la manière dont les pays importent et exportent des biens définit comment celui-ci croît et participe à l’économie mondiale. Les pays qui disposent d’une logistique efficace peuvent facilement connecter leurs entreprises aux marchés domestiques et internationaux grâce à des chaînes de distribution fiables. Les pays qui n’en disposent pas s’exposent à des coûts élevés (en temps et en argent) qui peuvent sérieusement amputer leur capacité à être compétitifs à l’international.
Pour comparer les pays entre eux, la Banque mondiale se base sur des critères tels que l’efficacité du contrôle frontalier, la qualité des infrastructures nationales ou encore la rapidité des expéditions de biens. Quels sont les principaux résultats de cette étude ?
Le fossé entre pays riches et pays en développement se creuse
Les pays les plus performants sont globalement restés les mêmes depuis 2010 et sont toujours menés par l’Allemagne, les Pays-Bas et Singapour. Les pays en bas du classement sont des économies fragiles enlisées dans des conflits armés, des catastrophes naturelles, des troubles politiques ou des contraintes géographiques fortes.
Le « fossé logistique » entre les pays les plus et les moins développés persiste. Les pays à haut revenu ont en général un score 45% plus élevé que les pays à bas revenu. Alors que les précédents rapports montraient une tendance au rattrapage de la part de ces derniers, la tendance s’est inversée en 2016 et l’écart entre les pays les mieux et les moins bien classés s’est aggravé.
Engager les réformes
Mais le revenu seul n’explique pas la performance. La volonté de réformer les pratiques et politiques en termes d’import-export peut avoir un impact direct sur la fluidité des expéditions transfrontalières.
La fiabilité des chaines de distribution est une préoccupation majeure des négociants et fournisseurs. Les infrastructures jouent un rôle prépondérant pour assurer l’accès aux pays les plus développés. On constate une amélioration des infrastructures dans tous les pays cités par l’étude, mais bien plus lente pour les pays en bas du classement. Les professionnels du domaine sont particulièrement satisfaits par les évolutions des infrastructures domaine de la logistique informatique, mais bien moins par le développement des réseaux ferroviaires.
Les réformes de la gestion des frontières constituent toujours une sérieuse préoccupation. Les pays en bas du classement se débattent encore avec la paperasse et d’importants retards. C’est particulièrement le cas des économies à faible revenu et des pays en développement enclavés.
D’après Daniel Saslavsky, spécialiste du commerce, « Le LPI (Logistics Performance Index) joue un rôle important dans la prise de conscience et est souvent le point de départ de politiques de dialogue ».