​La fusion du London Stock Exchange et de Deutsche Börse mise à mal par le Brexit ?

Lundi 4 juillet, l’alliance entre les deux groupes London Stock Exchange et Deutsche Börse a été plébiscitée par les actionnaires à 99,89% malgré le vote en faveur du Brexit et le retrait à venir des Britanniques de l’Union Européenne. Le projet de fusion de 27 milliards d’euros devrait donc bien avoir lieu et donnerait alors naissance à l’un des plus grands opérateurs boursiers mondiaux, détenant le quasi-monopole du marché de la compensation des produits dérivés en Europe.

Le LSE a ajouté suite au vote des actionnaires que « les détails de la transaction incluent l’ensemble des mécanismes pour répondre [au Brexit] ». Le comité référendaire du projet de fusion, créé en anticipation du Brexit, va poursuivre son travail pendant les mois à venir. Le Royaume-Uni devrait effectivement rester dans l’UE pendant encore au moins deux ans.

Le Brexit pèse toutefois sur le projet de fusion puisqu’il menace les Britanniques de perdre le passeport européen, va lourdement impacter les échanges financiers de Londres avec l’Europe et a déjà entrainé une violente chute du cours de la livre et donc de l’action du groupe LSE.

Une association de petits porteurs allemands a d’ores et déjà remis en question le choix d’implantation du siège de la future entité qui devrait se trouver… à Londres. Le président de la BaFin (l’autorité allemande des marchés financiers), estime en effet qu’il est « difficile d’imaginer que la plus grande plate-forme de la zone euro soit dirigée d’un endroit extérieur à l’UE ». Et si la BaFin n’a pas de pouvoir décisionnaire en la matière, elle a toutefois de l’influence sur le ministère des Finances allemand.

Affaire à suivre.

​5 juillet 1962, ce que le jour doit à la nuit

Quand l’Algérie accouche de son indépendance dans la douleur

Alors que l’Algérie fête l’anniversaire de son indépendance le 5 juillet, les événements qui ont eu lieu ce jour-là en 1962 assombrissent encore l’histoire tourmentée que le pays a entretenue avec la France.

Après une guerre meurtrière de huit longues années, les accords d’Evian passés en mars 1962 marquent le cessez-le-feu entre les autorités françaises et les indépendantistes algériens et la fin de la guerre d’Algérie. Mais ce cessez-le-feu précède en fait une nouvelle vague de violence. L’Organisation armée secrète (OAS) va poursuivre le combat et les actions terroristes jusqu’en juin tandis que le Front de libération nationale (FLN) engage les représailles à l’encontre des harkis.

La tension retombe à partir de fin juin et des manifestations algériennes se diffusent dans tout le pays pour célébrer l’indépendance. Malgré l’interdiction des autorités, l’une d’elles est prévue pour le 5 juillet, jour ou sera officialisée la proclamation de l’indépendance algérienne.

Ce jour-là, il reste quelques 100 000 européens à Oran, qui bénéficient en principe de la garantie de leur personne comme prévu par les accords d’Evian. A Oran, la manifestation commence en début de matinée et culmine sur la Place d’Armes. Un premier coup de feu y retentit vers 11h15. Puis l’Armée de libération nationale (ALN, bras armé du FLN) et des civils armés, qui se trouvent être très nombreux parmi les manifestants, s’engagent dans une véritable fusillade.

C’est une véritable « chasse à l’homme » à l’encontre des européens et des musulmans suspectés de les défendre qui s’ensuit. D’après les archives françaises étudiées par l’historien Jean-Jacques Jordi, « le massacre d’Oran » aurait fait au moins 700 tués et disparus, mais bien plus si on tient compte de toutes les sources.

C’est un véritable mutisme qui s’installe suite à ces événements, du côté algérien comme du côté français. 18 000 soldats français étaient présents lors du massacre, mais ils ont été sommés de ne pas intervenir par De Gaulle. Aujourd’hui encore, le massacre du 5 juillet 1962 à Oran n’est pas reconnu. Pour Georges-Marc Benamou, journaliste français, le massacre est un « événement clandestin » : « Pas de véritable investigation. Peu de livres. Pas une plaque, nul hommage officiel de la République ». Si depuis 2012 certains historiens lèvent le voile sur les faits, les gouvernements français et algérien ne les ont toujours pas reconnus.

Pourquoi ne connaît-on pas à l’avance la date de fin du ramadan ?

En France, les membres de la communauté musulmane ne sont pas tous d’accord sur la manière de déterminer la fin exacte du ramadan. La fin d’un mois sacré et l’entrée dans le suivant chez les musulmans sont marquées par l’apparition d’une nouvelle lune. Pour la plupart des instances musulmanes françaises, la fin du ramadan correspond donc au moment où le croissant de lune est visible dans le ciel à l’œil nu, pendant ce qu’on appelle la nuit du doute. Si le croissant lunaire est observable cette nuit-là, l’Aïd el-Fitr, fête de fin du ramadan, est fixé au lendemain. Si ce n’est pas le cas, il faut attendre le jour suivant.

Avec les avancées de l’astronomie moderne, certains considèrent toutefois qu’on peut désormais déterminer la date exacte de l’Aïd el-Fitr avec exactitude, et bien longtemps à l’avance. Par exemple, le Comité théologique musulman de France (CTMF), une institution indépendante d’imams et de théologiens, détermine les dates de début et de fin du ramadan par la science. Celui-ci a indiqué que « la conjonction lunaire aura lieu le lundi 4 juillet 2016 à 11h01 GMT », soit en début d’après-midi en France. D’après ce communiqué du CTMF, le ramadan aurait dû s’achever le 4 et l’Aïd el-Fitr devrait donc avoir eu lieu mardi 5 juillet.

En tout cas, la date officielle est fixée par la Grande mosquée de Paris et les grandes instances représentatives de la communauté musulmanes telles que le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) pendant la nuit du doute. Et il a été décidé par ces dernières que le mois de ramadan serait prolongé d’un jour en France et l’Aïd el-Fitr aura finalement lieu le mercredi 6. C’est également le cas en Arabie Saoudite, en Indonésie, en Malaisie et au Japon. Par contre, l’Aïd el-Fitr a lieu mardi 5 en Turquie et en Bosnie.

L’Aïd el-Fitr est une fête majeure de l’Islam célébrée par les musulmans du monde entier. La journée est consacrée à la famille et aux amis autour de plats et de pâtisseries orientales. Jour de fraternité, de pardon et de réconciliation, il permet aux musulmans d’évaluer leur mois de jeûne et de réfléchir aux bonnes actions qu’ils ont accomplies.

​Une reprise timide en France début 2016

L’Insee a publié le 9 juin dernier ses dernières statistiques sur l’emploi en France. On y constate la plus forte progression de l’emploi marchand depuis la crise financière, soit une hausse de 1% en un an. La croissance de la période culmine ainsi à +0,6%, soit légèrement plus que les +0,5% initialement prévus par l’Insee. Le « ça va mieux » de François Hollande trouverait-il enfin un écho dans les faits ?

Des créations d’emploi dans les services

Il s’agit précisément d’une progression dans l’emploi privé non agricole. L’emploi dans les services, hors intérim, a augmenté de 47 900 postes par rapport au dernier trimestre de 2015. L’emploi tertiaire repasse donc la barre des 16 millions d’actifs. D’après Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, « La dynamique collective n’est pas spectaculaire, mais elle est robuste, quand on ajoute à cette amélioration des emplois marchands les bons indicateurs macroéconomiques des dernières semaines », à savoir une meilleure croissance que prévue sur les trois premiers mois de 2016, une bonne dynamique d’investissement et un niveau de consommation qui se maintient.

 

Une reprise en douceur pour les entreprises

L’économie repart doucement en raison de facteurs externes. La bonne santé des économies européennes voisines devrait permettre de relancer le dynamisme des entreprises françaises, d’autant plus que la baisse de l’euro et la chute des cours du pétrole commencent à avoir des effets positifs sur les producteurs français. L’investissement des entreprises françaises est relancé par une croissance de 2,4 % par rapport à la fin de l’année dernière. L’horizon économique se dégage peu à peu pour les chefs d’entreprise.

 

Morosité pour l’industrie et la construction

En revanche le domaine de l’industrie continue son recul. 8 400 postes ont été supprimés lors du premier trimestre 2016. Rien d’alarmant toutefois : le niveau de production manufacturière aura du mal à revenir à celui d’avant 2008 pour la plupart des pays développés du globe. Effet d’une croissance plus lente et d’un processus de désindustrialisation qui se poursuit inlassablement, le déclin de l’industrie manufacturière devrait se poursuivre doucement dans les mois et les années à venir.

Le BTP amorce quand même une timide reprise, la construction employant de nouveau pour la première fois depuis 2012. Cela se joue notamment sur une augmentation de 9,1% des effectifs intérimaires par rapport au début de l’année 2015 d’après Prism’emploi, la fédération du travail temporaire. Des projets naissent dans les entreprises du secteur, portés par ces cadres et employés temporaires, bien que l’élan constaté cette année est loin d’avoir l’ampleur des reprises plus marquées de 1997 et 2010.

La reprise devrait se poursuivre à un rythme relativement lent mais de manière durable. La France ne connaitra probablement pas une croissance de plus d’1,5% cette année mais les indicateurs macro donnent un ton favorable à la situation économique nationale. Sans compter que l’organisation de l’Euro devrait rapporter à l’économie française 1,266 milliards d’euros pour 2,5 millions de spectateurs cet été.

En cas de Brexit, quels seront les effets sur les pays membres de l’UE ?

Le 23 juin, les Britanniques devront se prononcer pour ou contre le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Pour l’occasion, nous nous demandons quels pays membres de l’UE seraient les plus durement touchés par le départ des Britanniques des institutions européennes.

 

Irlande

Sans surprise, l’Irlande devrait être le second pays le plus touché par le Brexit selon une étude de Global Counsel, en raison de sa proximité avec le Royaume-Uni. En 2013, l’investissement britannique en Irlande atteignait presque 30% du PIB. Les deux pays sont profondément liés, en termes d’échanges, de distribution mais aussi de migration, de langue et de culture. 329 000 Irlandais vivraient sur le sol britannique, c’est la seconde communauté d’expatriés européens au Royaume-Uni la plus importante après les Polonais.

 

Europe de l’Ouest : Pays-Bas, Danemark, Belgique, Allemagne

Ces quatre pays d’Europe centrale souffrent au moins d’une « exposition significative » au Brexit d’après Global Counsel. Ils partagent de forts liens commerciaux, financiers et d’investissement avec la Grande-Bretagne. Ils sont aussi souvent alignés sur les Britanniques en termes de régulation et de politique économique. La Belgique, qui se remet doucement de la récession, pourrait être lourdement impactée par le retrait des investissements britanniques et le déclin de ses relations commerciales avec le Royaume-Uni.

En dépit de la manne économique que représente le Royaume-Uni pour Berlin (l’Allemagne avait un excédent commercial de 28 milliards d’€ sur le Royaume-Uni en 2013), l’Allemagne a aussi gros à perdre politiquement en cas de retrait britannique de l’UE. Londres est le premier allié de Berlin dans l’Union en termes de politique économique et financière, de libre-échange et de régulation. Le gouvernement allemand aura du mal à défendre efficacement ses intérêts s’il se retrouve seul face à la France ou l’Italie.

 

Europe du Sud : Chypre, Portugal, Grèce, Espagne

Pour les pays d’Europe du sud, la possibilité d’un Brexit multiplie les incertitudes. La Grèce, le Portugal ou encore l’Espagne subissent encore les effets de la crise. Dans les pays membres de l’UE qui bordent la Méditerranée, le chômage reste significativement élevé (25,6% en Grèce, 22,9% en Espagne, 16,0% à Chypre en mars 2015). Ces pays, déjà très affaiblis, seraient terriblement exposés aux conséquences macroéconomiques du Brexit.

 

Pays de l’Est : République Tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie

A l’Est, les retombées économiques du Brexit ont de quoi inquiéter. La République Tchèque et la Slovaquie sont deux pays fortement dépendants de l’exportation de produits industriels, notamment vers le Royaume-Uni. La République Tchèque pourrait perdre près d’1 point de croissance et la Slovaquie s’inquiète de l’amputation de dizaines de milliers d’€ de subvention comme conséquences du Brexit.

Pour les 220 000 Roumains et les 65 000 Bulgares (au moins) installés de manière permanente en Grande-Bretagne, le Brexit pourrait entrainer leur retour dans leur pays d’origine. La libre circulation des travailleurs de l’Est est l’une des principales raisons qui pousse le Royaume-Uni à engager une sortie de l’UE et l’expulsion de ceux-ci pourraient être l’un des premiers effets du Brexit.

 

Et les expats britanniques ?

Pour l’instant, les Britanniques expatriés dans un pays de l’UE n’ont pas eu de réponse claire quant à leur avenir. Statut garanti par dérogation ou retrait des droits acquis en tant que citoyen de l’UE, les politiciens britanniques et européens évoquent les deux possibilités sans que rien ne soit certifié. En tout cas, les contrôles aux frontières devraient être rétablis.

Pour les Anglais expatriés aux quatre coins de l’Union, prendre la nationalité irlandaise est devenu, depuis l’annonce du référendum, une solution pour être assuré de conserver ses droits en tant que citoyen de l’UE. Il y aurait 4,5 millions d’expatriés parmi les 64 millions de Britanniques dont 1,3 million vivent dans l’UE. Quelques 319 000 vivent en Espagne, 249 000 en Irlande et 171 000 en France.

​Création d’entreprise, quelques conseils d’experts

A l’occasion du Salon des Entrepreneurs Auvergne Rhône-Alpes 2016, la plénière d’ouverture se focalisait sur les enjeux de la création d’entreprise. Futurs créateurs d’entreprise, suivez les recommandations des spécialistes de l’entrepreneuriat !

La création d’entreprise, véritable vecteur d’épanouissement

Juliette Jarry, vice-présidente de la région Auvergne Rhône-Alpes en charge du numérique, considère la création d’entreprise comme un véritable vecteur d’épanouissement. Elle-même issu du monde de l’entrepreneuriat, elle souhaite favoriser le dynamisme de la région en termes de création d’entreprises pour que celle-ci devienne une référence en matière d’innovations digitales.

Depuis mai dernier, le nombre de créations d’entreprise tous types confondus a progressé de 2,3% sur un mois et de 10,1% sur un an d’après les données CVS-CJO. Ce sont surtout dans les domaines des activités immobilières, du soutien aux entreprises, du commerce et de l’Information et communication que l’on voit apparaitre le plus d’entreprises.

 

Choisir l’accompagnement pour pérenniser son entreprise

Et en effet, la région Auvergne Rhône-Alpes se positionne comme la deuxième région française en termes de création d’entreprises derrière l’Ile-de-France grâce à un large panel d’outils à l’accompagnement des entreprises et des start-ups. Juliette Jarry insiste sur la nécessité d’accompagner l’entreprise tout au long de son développement, de la création à la phase de croissance. Les entrepreneurs peuvent effectivement s’entourer des bons acteurs et des bons outils pour mieux gérer leur structure RH, leur financement ou encore leurs approches commerciales et marketing.

Pour elle, il faut mettre en avant les qualités des entrepreneurs français, souvent sous-estimées. Ainsi la plupart des grandes entreprises de la Sillicon Valley ont fait le choix de s’entourer de dirigeants français, lesquels sont appréciés pour leur niveau d’éducation et de performance.

 

Créer son entreprise, une histoire de jeunes ?

Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon, note par ailleurs la véritable appétence des jeunes pour la création d’entreprise. Un diplômé sur deux sortants de l’EM Lyon, grande école supérieure lyonnaise de commerce et de gestion, désirerait devenir entrepreneur. C’est un véritable « clignotant vert » pour l’économie française, laquelle déploie encore les capacités créatives des jeunes français.

 

L’entreprise, c’est d’abord « la réussite collective d’une équipe »

Emmanuel Imberton met toutefois les créateurs d’entreprise en garde : seules 4% des entreprises sont créées avec des salariés ! C’est donc plus de 95% des entreprises qui sont portées par des auto-entrepreneurs ou vécues comme des expériences individuelles. Un chiffre dommageable pour la pérennité des jeunes entreprises françaises : l’entreprise, c’est d’abord « la réussite collective d’une équipe ».

 

Bien choisir son territoire d’implantation : les spécialités lyonnaises

Créer son entreprise, c’est avant tout avoir une idée mais aussi une envie profonde de liberté. Et le territoire d’implantation doit permettre à cette volonté de liberté de pleinement s’incarner.

David Kimelfeld, vice-président de la Métropole de Lyon, défend celle-ci comme une bonne destination pour l’implantation de nouvelles entreprises. Véritable lieu d’attractivité, la Métropole lyonnaise offre des structures et une qualité de vie convenant parfaitement aux (nouveaux) entrepreneurs. Lyon dispose également d’un écosystème entrepreneurial aux spécialités singulières : numérique, sciences du vivant ou encore technologies propres.

Entreprendre ou reprendre ?

Jean-Paul Mauduy, président de la CCI Rhône-Alpes, insiste aussi sur le créneau de la reprise d’entreprises. La vocation des CCI est de faire office d’acteur de proximité, aux côtés des entrepreneurs comme des repreneurs. Plus de 8 000 entreprises sont à reprendre en France en ce moment, un sacré enjeu pour l’économie nationale.

 

Privilégier l’humain

Mohed Altrad était l’invité d’honneur du Salon des Entrepreneurs cette année. Premier français élu entrepreneur mondial en 2015, il a bâti son groupe à partir de la reprise d’une entreprise d’échafaudage. Désormais président de la toute nouvelle Agence France Entrepreneur, son grand conseil aux futurs chefs d’entreprise est de ne pas confondre objectif et résultat. On ne construit pas une entreprise seulement pour l’argent mais avant tout pour concrétiser une idée. Le secret : être attentif aux salariés, être humain sans pour autant ne pas être rigoureux. Ce sont les gens avec lesquels vous travaillerez qui vous initieront à leur culture et à leurs propres approches.

S’inscrire à la newsletter