Crédits photo : SEYLLOU DIALLO/AFP
Le Magal de Touba, une des plus grandes fêtes religieuses du Sénégal se déroule cette année les 26 et 27 octobre, elle impacte grandement l’économie du pays.
Le grand Magal est un terme wolof qui signifie « rendre hommage, célébrer ». Célébrée chaque année, au 18 safar du calendrier musulman, les festivités durent 48 heures et se déroule à Touba, ville du centre du Sénégal et lieu saint des mourides. La confrérie Mouride est une grande communauté musulmane dont se réclament un tiers des sénégalais. Quatre millions de pèlerins venus du Sénégal ainsi que la diaspora exilée ont convergé l’année dernière vers la ville de Touba pour le Magal, afin de rendre hommage au cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie mouride qui y est inhumé. Les fidèles commémorent le départ du fondateur contraint à l’exil au Gabon en 1895 à cause de ses convictions religieuses. Selon les organisateurs, les pèlerins seraient toujours plus nombreux.
Durant cette journée, les seules activités autorisées sont la déclamation du Coran et des Khassaïdes (écrits de Cheikh Amadou), et des actions de grâce en offrant des repas, chacun suivant ses moyens.
D’un point de vue économique, le Magal de Touba est un moment particulièrement prospère. De nombreuses industries et commerces du Sénégal connaissent leur meilleure période de vente pendant le Magal de Touba. Les sociétés de production et de distribution de nattes, d’ustensiles de cuisine, de glace, de matelas, d’eau minérale, de sodas, de jus de fruits (notamment les canettes) et de produits laitiers font l’objet d’une forte demande.
Pour les entreprises artisanales de construction, le Magal est une vraie aubaine avec les nombreuses rénovations des lieux de résidences des pèlerins. Plusieurs semaines avant le jour du Magal, il est quasi-impossible de trouver des ouvriers disponibles si l’on veut faire des travaux dans sa maison à Touba. Certains vont même jusqu’à déplacer les ouvriers des autres villes du pays, en particulier ceux de Dakar. Et il en est de même pour les autres acteurs de ce secteur (menuisiers, plombiers, électriciens, etc.).
Le Magal est donc un facteur de création d’emplois.
Le secteur des Télécommunications n’est pas en reste. Durant le Magal, Touba devient le premier site du Sénégal pour le nombre d’appels entrants et sortants pour tous les opérateurs téléphoniques.
Le secteur du transport routier connait également une effervescence, plus importante que la Tabaski (Aïd el-Kebir) même, en raison de la volonté de tout mouride ou sympathisant mouride de prendre part au Magal. De ce fait, les stations d’essence connaissent une forte demande de la part des nombreux véhicules de transport dont le nombre était estimé dans une étude menée en 2011, en comptant les rotations, à 110.000 véhicules.
Pour Convergence, Saddikhouna M’Baye
Chargé de développement des communautés à Dakar
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