A peine une semaine après s’être installé à la Maison Blanche, Donald Trump a signé le 27 janvier dernier un décret restreignant l’immigration ainsi que l’accueil des réfugiés aux Etats-Unis. D’après ce décret, les autorités américaines devraient bloquer pendant trois mois l’arrivée des ressortissants venus de sept pays musulmans, à savoir l’Irak, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen.
Les compagnies aériennes contraintes de refuser l’embarquement
Ce décret contraint les compagnies aériennes à refuser l’embarquement de certains passagers. La compagnie Air France a ainsi dû refuser d’embarquer une quinzaine de passagers en deux jours mais assure que personne n’a été bloqué à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et affirme qu’elle a « pris les dispositions nécessaires pour réacheminer [les passagers] à leur point d’origine ».
Toutes les compagnies aériennes doivent se conformer aux exigences d’entrée sur le territoire des pays desservis. Par ailleurs, les compagnies aériennes qui embarqueraient quand même les passagers refoulés par le décret de M. Trump risquent une amende. Un marshall américains a été envoyé à Roissy pour s’assurer que les nouvelles directives étaient bien respectées. D’autres compagnies aériennes ont dû refuser des passagers : c’est notamment le cas d’Austrian Airlines et d’Egyptair.
Que vont devenir les passagers refoulés ?
En Europe, les voyageurs sont protégés par un droit et peuvent percevoir des indemnités au cas où la compagnie refuse de les embarquer. Mais ce « refus d’embarquer » ne correspond pas aux décisions prises pour des raisons de « documents de voyages inadéquats ». Autrement dit, les passagers qui ont vu leurs visas annulés par le décret de M. Trump ne sont tout simplement pas autorisés à voyager, et cette interdiction va au-delà des prérogatives des compagnies aériennes.
Samedi dernier, les expulsions faisant suite au décret ont été partiellement bloquées par une juge fédérale américaine ayant imposé une sursis d’urgence au décret de M. Trump. Les personnes arrivées sur le sol américain avec un visa valide même après la signature du décret sont autorisés à entrer aux Etats-Unis.
109 personnes ont été interpellées à la sortie de leur avion samedi dernier ; une vingtaine d’entre elles étaient toujours retenues par les autorités américaines dimanche pour des « vérifications plus poussées ».