Si pour certains monter sa boîte avec sa moitié peut sembler le bon moyen pour passer tout son temps avec son amoureux ou son amoureuse, pour d’autre c’est hors de question. Pour ou contre, il semblerait qu’il y ait quelques règles à respecter comme répartir les responsabilités ou prévoir la séparation.
Le pari de l’entreprenariat en couple est effectivement très risqué selon Hamid Bouchikhi, professeur de management et entrepreneuriat à l’Essec Business School et directeur du Centre Impact Entrepreneurship, les associés combinent selon lui le risque de mortalité à 5 ans de toute création d’entreprise ex nihilo (entre 50 et 55 %, selon les années) et les statistiques de longévité des couples (25 % de divorce avant cinq ans).
Si le business ne fonctionne pas, les difficultés peuvent s’en trouver multipliées. En revanche, si tout fonctionne, le couple peut devenir un formidable levier de développement.
Il y aurait donc quelques questions à se poser et certaines dispositions à prendre avant de se lancer à deux dans la grande aventure.
Il faudra supporter de ne pas cloisonner hermétiquement vie privée et professionnelle. Entreprendre en couple représente en effet aussi un choix de vie familial.
Travailler en couple, c’est un peu mettre tous ses œufs dans le même panier et augmenter les risques. Un entrepreneur n’a pas d’assurance chômage, les deux salaires du couple vont dépendre de la santé financière de la même entreprise.
Il conviendra de prévoir la séparation même quand tout va pour le mieux. Peu de personnes sont capables de continuer à travailler avec leur ex quand le couple s’est séparé. Dans le pacte d’associés, mieux vaut donc définir les conditions de séparation, notamment pour le de rachat des parts et s’assurer qu’il y ait un actionnaire majoritaire (idéalement à plus de 63 % des parts) pour éviter tout veto systématique de la minorité de blocage.
Les responsabilités de chacun devront aussi être clairement définies
de sorte que chacun ait son propre domaine d’expertise et de responsabilité. Autre point plus subtil, les salariés oseront plus difficilement avouer au chef d’entreprise qu’il a des problèmes avec son mari ou sa femme. La vigilance et le dialogue doivent être accrus.
- Les épreuves paraissent insurmontables mais une fois franchies, on en ressort bien plus forts, bien plus unis. » confie Pauline Laigneau, cofondatrice de Gemmyo avec son mari.
Pour Stéphane Treppoz qui dirige avec succès l’entreprise Sarenza avec Helène Boulet Supau « C’est une évidence, on est plus fort à deux. Mais il faut une répartition des rôles très claire. Chacun apporte son expertise ».
La montpelliéraine Urbasolar, dont les co-fondateurs Stéphanie Andrieu et Arnaud Mine semblent aussi heureux d’être ensemble dans la vie, vient d’inaugurer une centrale solaire au Kenya en présence de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique.
Pour Convergence
Pascale Landriq