La méditation ne concerne plus seulement des babas cool qui chanteraient des mantras assis en lotus au son d’étranges percussions. Elle intéresse ceux dont on pourrait penser qu’ils ont un rythme de vie à l’opposé de cette pratique : les chefs d’entreprise. Elle est de plus en plus prisée parmi les hommes et les femmes qui s’engagent.
Aux Etats Unis, Steve Jobs, le défunt patron d’Apple, Larry Brilliant (Google) ou Rupert Murdoch (News Corporation), comme pratiquement tous les dirigeants des géants du net, pratiquent la méditation. Et le mouvement se diffuse en France.
Delphine Ernotte Cunci, présidente de France-Télévision (ex-Orange), Bernard Mariette, ancien patron de Quiksilver et PDG du canadien Coalision (prêt-à-porter Löle…), Jean-François Rial (Voyageur du monde), Olivier Marchal (Bain&Company) ou le chef étoilé Thierry Marx, assument la méditation et témoignent de ses bienfaits. Elle les aide dans leur ascension vers le succès.
L’entrepreneur Gérard Bertrand, baptisé « empereur des vins du sud » par « Les échos », dans son livre autobiographique, «Le vin à la belle étoile», paru aux éditions de la Martinière, dévoile l’existence d’un espace dédié à la méditation dans le chai de vinification destiné au vin d’exception : Le Clos d’Ora. Il avoue la pratiquer chaque jour.
Certains commencent aussi à en faire bénéficier leurs employés en lui faisant une place au sein même de leur entreprise.
Aujourd’hui, des instructeurs viennent former les salariés sur leur lieu de travail et proposent des séances lors des pauses déjeuner.
Sébastien Henry, un ancien entrepreneur nous parle de la méditation dans un livre intitulé : «Ces décideurs qui méditent et s’engagent – Un pont entre sagesse et business », paru chez Dunod. Il démystifie l’expérience de la pratique de la méditation au travers d’entretiens consacrés à 60 décideurs.
La méditation leur a énormément apporté dit-il : “ils ressentent moins de stress, ont une plus grande capacité à rester concentrés, ils sont plus bienveillants, plus créatifs, se retrouvent moins au cœur de conflits. Le climat de travail est beaucoup plus sain ».
Fabrice Midal la pratique et l’enseigne depuis des décennies, il a fondé l’Ecole occidentale de méditation et a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet. Il nous confie : «Quand j’enseigne la méditation en entreprise, je m’aperçois que les gens apprécient qu’on leur parle de cette dimension de leur existence qu’est l’attention. Ils n’ont pas besoin d’un nouvel outil, avoir de nouveaux outils est d’ailleurs une obsession spécifique de nos sociétés. »
Zoe Kinias et Andrew Hafenbrack, de l’Insead, école internationale de management, et Sigal Barsade, professeur de management à la Wharton School (Pennsylvanie) viennent de publier les résultats d’un travail de recherche prouvant que quinze minutes de méditation suffisent pour prendre de bien meilleures décisions.
De quoi peut-être donner envie d’aller plus loin pour mieux comprendre cette pratique ?
Parmi les nombreuses définitions de la méditation, j’en retiendrai une du lama Shabkar, yogi tibétain qui vécut aux 18 ème et 19ème siècles :
« Maintiens ton corps immobile ; garde le silence ; ne bride pas tes pensées, laisse-les venir, et laisse ta conscience se relâcher dans un état d’aise parfaite. Parvenu à ce point, l’attachement à la méditation et à la non-méditation s’efface ; l’esprit, libre de toute construction mentale, n’est plus que conscience claire, vaste et transparente. »
Pour Convergence
Pascale Landriq