Une étude de Textmaster sur les Champions de l’International a montré que les entreprises dont les collaborateurs sont issus d’au moins 10 nationalités différentes exportent 5 fois plus à l’étranger que leurs consœurs à nationalité unique. De même, un directeur bilingue va faire multiplier les ventes à l’international de son entreprise par 2. Il est donc primordial aujourd’hui pour les entreprises de développer des talents à l’international, que ce soit par la formation en interne ou par le recrutement en externe.
Les acteurs d’Internet sont particulièrement matures quant à la prise de conscience des enjeux du développement à l’international. Les sociétés Internet mettent l’accent sur ce point dès leur création et exportent en moyenne 3 fois plus que leurs homologues classiques. Ces précurseurs sont les révélateurs d’entreprises qui intègrent complètement la dimension internationale.
1. Faire monter des leaders intégrateurs, connectés et innovateurs
Les dirigeants, managers, responsables actuels ou futurs leaders sont appelés à jouer un rôle majeur au sein des entreprises, associations ou états dans la zone et doivent se préparer à relever les défis posés par les nouveaux enjeux de l’internationalisation : recherche de relais de croissance dans les nouvelles économies, co-développement entre Nord et Sud, développement durable, digitalisation de l’économie, lutte contre la concurrence, les conflits, les fléaux et les extrémismes. Ces leaders de demain devront comprendre l’environnement global et les différences de culture sur les économies de la zone, connaitre été maitriser les stratégies gagnantes dans leur secteur, savoir les mettre en œuvre sans déstabiliser les modèles de développement, atteindre les objectifs qui préservent les équilibres globaux et développer des compétences relationnelles, comportementales et de communication exceptionnelles.
Le développement des talents à l’international est aujourd’hui un impératif qui doit permettre d’accélérer la préparation de ces nouveaux leaders. Un développement des talents spécifique est primordial pour faire monter ces talents internationaux car ils seront garants des modèles économiques de leur entreprise : ni trop optimiste quant au potentiel des marchés, ni trop bridés par les impératifs corporate susceptibles de restreindre la marge de manœuvre de leur firme ou l’enthousiasme des managers.
2. Définir des programmes de développement qui répondent aux impératifs stratégiques
Les programmes de développement de talents internationaux doivent permettre de fidéliser et de préparer les talents à de futures responsabilités importantes à l’international mais aussi répondre aux enjeux de l’entreprise. A-t-on besoin de leaders sachant exécuter efficacement et rentablement un business model déjà bien rôdé ? ou des leaders capables d’inventer le futur ? Quelles sont les 2 ou 3 compétences clés nécessaires aux leaders de demain pour l’entreprise ?
Les programmes de talents doivent être déployés si les conditions sont réunies et l’état d’esprit au rendez-vous. Rien ne sert par exemple de transmettre une compétence technique ou relationnelle clé à des managers s’ils ne voient pas l’intérêt de la maitriser ou s’ils ne prennent pas conscience de la nécessité d’un tel progrès. Les programmes doivent bien sûr être légitimés par la situation de l’entreprise et du marché.
3. Etre clair sur la notion de talent international
Il faut d’abord définir ce qu’est un talent pour pouvoir les reconnaitre dans l’entreprise. Un talent n’est pas une compétence, c’est un « savoir-faire démontré, un potentiel, une capacité reconnue, une aptitude ». Les entreprises matures sur le management des talents définissent une stratégie pour détecter les talents en interne et éventuellement en externe quand le vivier interne n’est pas suffisant, pour développer et exploiter les talents – en les révélant par des programmes adaptés ou le coaching. Il faut également les protéger contre la concurrence, ou même contre l’éventualité qu’ils concurrencent un jour l’entreprise (surtout dans le secteur des NTIC).
Un individu devient un talent s’il se démarque des autres en s’investissant dans la quête de performances pour lui-même mais aussi au service du collectif. Dans une multinationale du CAC 40, le talent se définit comme une combinaison d’expertise managériale, d’écoute, un tempérament d’audace et le sens du collectif. Dans une autre les talents sont des hommes et femmes d’action aux qualités d’imagination, de curiosité, des inventeurs avec la capacité de mettre en œuvre, d’anticiper, d‘être réactif et rigoureux, des entrepreneurs, avec des convictions et des exigences de résultats. En somme, les talents internationaux doivent disposer de 6 qualités principales : esprit entrepreneurial, capacité d’innovation, enthousiasme, capacité d’initiative, sens des responsabilités et forte ambition.
4. S’inspirer des meilleures pratiques de développement des talents
- Segmenter la population
La mise en place de programmes adaptés exige une segmentation pertinente des talents. 4 segments distincts peuvent être identifiés a minima : la pépinière de talents, les talents experts, les talents de niveau 1 (avec une expérience significative et réussie en tant que manager) et les talents de niveau 2 (vivier de futurs dirigeants).
- Concevoir des parcours de développement au service de l’opérationnel
La règle des 70/20/10 nous enseigne que 70% du savoir-faire et de la compétence est acquise en situation. Il s’agit donc de mettre en place des programmes de talents basés sur des projets concrets liés à un enjeu opérationnel comme le développement d’une nouvelle offre.
- Prendre en compte l’individu
Les programmes de développements des talents en interne ou en externe doivent prendre en compte le talent lui-même et intégrer dans le parcours des modules de tutoring, mentoring, coaching ou accompagnement.
- Bâtir ou choisir des programmes efficaces de développement des talents
De nombreuses approches sont proposées aux entreprises. Parmi les plus souvent retenues :
– le cursus sur mesure mis en place en interne
– les programmes « executive » en externe diplômants ou certifiants
– les missions ou projets « on the job »
– des parcours professionnalisant à durée significative (12 – 18 mois)
- Mesurer les résultats
La mesure des résultats des investissements émis en développement des compétences est complexe et n’est possible que si l’on prend en compte, en plus des indicateurs de qualité liés à l’exécution des programmes, des indicateurs opérationnels d’activité (taux de turnover des talents, nombre de promotion dans les équipes, accroissement de la performance des unités opérationnelles dirigées par les talents)…