3 raisons de développer son activité au Maroc

Recruter des talents et trouver des partenaires d’affaire dans le bassin méditerranéen nécessite une certaine connaissance des marchés locaux, de leur politique d’attractivité économique, de leurs rapports avec les investisseurs étrangers. Les options qui s’offrent aux entreprises en mal de développement à l’international en Méditerranée sont nombreuses et variées.Le Maroc s’illustre pour sa part par une politique économique attractive pour les investisseurs étrangers (développement des infrastructures, fiscalité attrayante, soutien aux créations d’entreprises).
 

1. Le Maroc, terre d’asile pour les investisseurs étrangers

Depuis les dernières années, le Maroc a mis en place une stratégie volontariste pour attirer les investisseurs étrangers. Celle-ci a plutôt bien marché : elle a fait du pays l’un des plus attractifs du monde arabe. Si on considère que les investisseurs étrangers ne sont souvent guère scrupuleux en termes de ressources humaines, le Maroc a privilégié la promotion de son développement technique et a fait miroiter aux investisseurs l’accès au marché intérieur marocain. Au niveau national, le Maroc a mis en place toute une batterie de programmes visant à encourager ses entreprises : agences de facilitation des investissements, aide à la création d’entreprise, centres régionaux d’investissement. Cela dit, ces agences privilégient plutôt les IDE que les investissements des nationaux.

La stratégie marocaine porte donc ses fruits : les investisseurs étrangers s’implantent de plus en plus dans le royaume et, au-delà de leurs secteurs de prédilection traditionnels (tourisme, textile, industrie), opèrent désormais dans des secteurs plus innovants (automobile, aéronautique et activités de sous-traitance mécaniques liées).

 

2. Les efforts considérables du royaume en termes de ressources humaines

Bien conscient que les investisseurs étrangers peuvent avoir des standards assez exigeants en termes de ressources humaines, le Maroc s’est aussi engagé depuis une dizaine d’années à travailler sur son développement humain et social. Le pays s’engage à différents niveaux : amélioration de sa formation initiale par la création de partenariats entre ses universités et de prestigieuses écoles étrangères, programmes de réduction des déficits sociaux en zones rurales, incitation à l’embauche par le biais de subventions et d’avantages fiscaux aux entreprises implantées sur le sol national.

 

3. La mise à l’agenda de réformes institutionnelles en faveur des investisseurs étrangers

L’Etat marocain est par ailleurs en train de faire évoluer ses institutions et de se mettre en retrait par rapport aux activités de production. Il se concentre désormais sur la régulation, la supervision et le contrôle d’un secteur privé en pleine expansion. Les flux d’IDE entrants s’expliquent surtout par les privatisations suite à un ambitieux programme lancé en 1990.

Le temps des réformes est donc venu pour l’administration qui devrait permettre l’accès à des prestations de meilleure qualité à moindre coût.

3 règles pour décrocher votre premier emploi !

Vous avez votre diplôme en poche, vous êtes bien reposé, des vacances bien méritées après des années d’études et de rendement. Maintenant vous êtes seul face à votre premier challenge : trouver votre premier emploi. Il n’est pas question de rater ce premier job, alors on s’organise !

 

Règle n°1 : Choisissez l’entreprise qui vous fera grandir

Comment choisir la société pour laquelle vous voulez postuler ? Si vous avez déjà réalisé un bilan de carrière, vous êtes en mesure de connaitre vos objectifs de carrière et votre projet professionnel.

Vous pouvez vous connecter sur les sites de recrutement pour connaitre les entreprises qui recrutent dans votre ville, partez à la chasse à l’information, il est important de postuler pour répondre à un besoin, les candidatures spontanées ne sont pas très probantes.

Ne regardez pas uniquement les salaires ou les intitulés du poste, favorisez l’entreprise qui vous permettra d’acquérir une formation solide et qui dans quelques années donnera de la valeur à votre CV, c’est votre future « carte de visite ». Choisissez l’entreprise qui propose la formation continue, favorise la promotion interne et qui jouit d’une solide renommée sur le marché : vous allez acquérir l’expérience et l’expertise et dans deux années ou trois vous aurez le choix du marché pour vous !

 

Règle n°2 : Soignez votre CV et votre lettre,

C’est votre image « couchée » sur papier. Le DRH ou le recruteur reçoit votre CV avant de vous recevoir, il doit être parfait et être VOUS.

Pour préparer un bon CV, il y a des règles d’or à suivre : D’abord choisir une forme simple et lisible. Prenez le temps de rédiger votre CV en plusieurs parties claires : Présentation, Projet professionnel, Études, Expériences professionnelles, Autres Compétences…

Evitez de mettre une photo sur votre CV, et si c’est demandé, choisissez une photo qui vous ressemble, tout en étant sobre, prenez des photos chez des professionnels que vous pourrez utiliser ensuite pour votre dossier de recrutement.

Pour la mise en page de votre CV, optez pour des couleurs neutres : Noir / Bleu / Gris, votre CV doit rester professionnel et donner envie de vous rencontrer.

Ensuite, suivez les mêmes règles pour votre lettre de motivation : professionnelle, sobre et succincte, évitez les formules de politesse lourdes et à répétition.

 

Règle n°3 : Soignez votre apparence et renseignez-vous sur le recruteur

Vous avez gagné le pari et vous avez décroché votre premier rendez-vous : allez sur le Net, et prenez le maximum d’informations sur l’entreprise, sur le recruteur et sur ses managers : Linkedin, Viadeo … Expériences, domaines d’expertises, Charte des valeurs…

Il faut absolument préparer votre entretien : La veille, reposez-vous et préparez vos affaires. Préférez des vêtements sobres : Chemise simple avec pantalon ou jupe droite. Évitez les accessoires trop imposants et les couleurs qui risquent de heurter la sensibilité de votre interlocuteur. Vous allez en entretien en vainqueur certes et vous devez surtout vous adapter, n’imposez pas votre style !

Enfin le jour J, restez vous-même et, la règle d’or : apprenez à avoir un discours positif et surtout à garder une grande ouverture d’esprit.

Vous êtes jeune lauréat et la vie est devant vous, montrez-le !

 

Hanane Oubibar,
Directeur de SEITON Consulting,
Consultante en management des ressources humaines
et coach professionnelle

Un coût du travail attractif au Maghreb

Le Maghreb représente aujourd’hui un espace de plus en plus attractif pour les entrepreneurs. La région réunit à elle seule 35% de la population globale du pourtour méditerranéen et dispose d’un vivier de main d’œuvre important, une ressource qui reste encore à exploiter car la population active représente seulement 33.5% de la population en moyenne.

S’étendant du Maroc à l’Egypte, l’Afrique du Nord est en pleine croissance : la croissance moyenne sur dix ans (2004-2014) du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye et de l’Egypte est respectivement de 4.25%, 3.2%, 3.26%, 3.65% et 4.37%, des chiffres qui attestent d’une dynamique nouvelle dans ces économies et d’un réel potentiel malgré les problèmes de sécurité qui touchent la région.

Plus spécifiquement, les pays du Maghreb possèdent un double avantage concurrentiel en matière de coût du travail. D’une part, leur attractivité reste étroitement liée au niveau des rémunérations pratiquées. Bien que tous ces pays aient instauré une rémunération minimale obligatoire, son montant n’est pas comparable aux normes en vigueur dans les pays européens. Lorsque le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ou l’Egypte rémunèrent respectivement (en € brut courant de 2015) 237€, 164€, 126,50€ et 140€ un temps complet de 40H par mois au minimum, la France, l’Espagne ou la Grèce imposent un salaire minimum de 1458€, 753€ et 684€. En conséquence, le fossé entre les pays nord méditerranéens et sud méditerranéens s’accentue un peu plus lorsqu’on raisonne en termes de rémunérations moyennes : le salaire moyen de l’Italie, la France, l’Espagne et la Grèce est en moyenne 8,7 fois plus élevé que celui des pays du Maghreb.

D’autre part, l’attractivité de ces pays est due aux choix faits en matière de politique de cotisations sociales. Ces cinq pays ont misé sur un système de protection sociale qui protège efficacement les entrepreneurs et les salariés, mais qui ne leur impose pas une contribution trop importante. Ainsi, l’emploi d’un salarié au Maghreb est beaucoup plus avantageux pour un entrepreneur qui souhaite maximiser son avantage concurrentiel en termes de coût du travail.

La percée du FN inquiète les voisins de l’Hexagone

Depuis les années 1980, les politistes français s’échinent à chercher une explication au vote FN. A croire que c’était peine perdue puisque personne n’avait imaginé ces dernières années que ce petit parti d’extrême-droite ne puisse devenir le premier parti de France. Et pourtant la « feinte » des régionales de décembre 2015 n’a pas été à l’encontre de cette tendance et a démontré une percée fulgurante pour le parti de Marine Le Pen.

 

Une « fausse note au sein de l’harmonie républicaine »

La journaliste tunisienne Inès Oueslati s’inquiète d’un retournement inattendu : la banalisation du parti des Le Pen qui était jusque-là soigneusement écarté de la vie politique en ce qu’il passait « outre les valeurs d’une France colorée et éclairée ». Aujourd’hui, la classe dirigeante française ne peut plus composer sans le FN, cette « fausse note au sein de l’harmonie républicaine ».

La France a subi de plein fouet, comme ses voisins, les conséquences d’une mondialisation socio-économique débridée et d’une européanisation ultra-rapide. Les partis de gouvernement traditionnels, la droite et la gauche de la libéral-démocratie européenne, n’ont su apporté aucune réponse à la mollesse de la croissance et à la dégradation du marché du travail. La déferlante des migrants et la question de terroristes déjà infiltrés sur notre sol n’ont fait qu’accroitre l’inquiétude des Français quant à un avenir très incertain et ont nourri leur amertume vis-à-vis d’une classe dirigeante complètement perdue par les événements.

 

Le FN devient-il un « véritable choix politique alternatif » ?

Die Welt, le quotidien allemand, le fait que le FN n’ait pu obtenir aucune région le 13 décembre n’offre « qu’un cours répit pour la France et l’Europe, pas plus ». Le désespoir profond dont ont témoigné près de 7 millions de votants le 6 ne va pas disparaitre comme par enchantement et pourrait bien contaminer les présidentielles de 2017 s’il continue à se répandre à ce rythme-là. Pour Inès Oueslati, « le FN n’a pas changé, c’est la France qui n’est plus la même ».

The Guardian, les dernières élections ont montré que le vote FN n’était plus simplement contestataire mais relevait désormais d’un « véritable choix politique alternatif ». Effectivement, difficile de considérer qu’un vote reflète une intention contestataire quand il rassemble 28% des votants. Pour Le Devoir québécois, c’est bien une « fausse victoire des ‘’vieux partis’’ » qu’ils ne doivent qu’au système électoral français : le FN ne dispose finalement d’aucune région alors qu’il a prouvé son statut de premier parti de France.

 

Une Europe éclatée et désenchantée

Dans toute l’Europe, des petits partis montent dangereusement en optant pour des solutions nationalistes et anti-européennes plus ou moins véhémentes, que ce soit les conservateurs à l’image de Victor Orbán en Pologne, Jarosław Kaczyński en Pologne ou quelques rares représentants de l’extrême-gauche tels Alexis Tsípras en Grèce, Antόnio Costa au Portugal. Le problème est que ces tendances qu’on décèle dans l’ensemble des pays membres de l’UE font désormais trembler les piliers de la zone. Marine Le Pen n’a jamais caché son ambition de former une vaste coalition de mouvements ultra-conservateurs, proches de l’extrême-droite et marqués par l’euroscepticisme pour mettre à mal l’intégration européenne. Si elle devait l’emporter aux présidentielles de 2017 (ce qui est tout de même à relativiser au regard du revirement opéré au second tour des régionales le 13 décembre dernier), la France, un des deux principaux piliers de l’Union, viendrait mettre elle-même un brutal coup d’arrêt au projet européen.

Ile sole 24-ore milanais, la « comète Le Pen » préfigure des déstabilisations sans précédent au sein de l’UE, un repli sur les Etats nations et la perspective peu enviable d’une Allemagne condamnée à un exercice solitaire du pouvoir. Or le retour à une Europe sans Union serait préjudiciable pour les pays de la zone qui ne sont pas de taille à faire seuls face à la concurrence des grandes puissances mondiales. Qui plus est les problèmes actuels auxquels les pays occidentaux doivent faire face ne sauraient être résolus par les petites entités nationales européennes dans une cacophonie de voix aux intérêts multiples et désassemblés.

En Allemagne, les milieux d’affaire s’inquiètent également des logiques marxistes et nationales-socialistes au rabais revendiquées par le Front National. Si le parti devait parvenir au pouvoir, il représenterait aussi un « danger pour le système européen d’économie de marché » d’après le président de la Fédération allemande du commerce extérieur Anton Börner.

La grande question qui émerge pour beaucoup est de savoir quelle va être la réponse de la classe politique bien-pensante à l’ascension fulgurante du FN. Il ne s’agit plus de minimiser les inquiétudes légitimes des citoyens ni de condamner le vote extrême mais d’en tirer de véritables leçons.

Les nouveaux outils de travail collaboratif envahissent le monde de l’entreprise

Les applications mobiles et web de gestion de projet et de travail collaboratif sont en plein boom, en témoigne le succès de Slack, d’Asana ou de Moxtra. Ces outils révolutionnent en outre le développement à l’international des entreprises qui peuvent partager des documents, discuter, faire évoluer leur projet beaucoup plus facilement malgré des équipes parfois disséminées aux quatre coins de la Méditerranée !
Ces applications ont pour ambition de révolutionner la communication interne aux entreprises en unifiant et en simplifiant leur support. Elles visent aussi à accroitre la productivité des équipes en favorisant leur connectivité et en mettant à leur disposition des modules de discussion, de gestion des tâches et de suivi de projet.

Le géant Facebook a lui-même pris conscience du besoin croissant de connectivité chez les professionnels : ces derniers ont été séduits par la facilité d’utilisation et la qualité web et mobile d’outils comme Facebook Messenger ou WhatsApp et se servent bien souvent quotidiennement de ces applications. Du coup, le réseau social planche sur le déploiement de son module Facebook at Work en le faisant tester à des centaines d’organisations de diverses tailles et divers horizons comme Century 21, Europe 1, Paris Match en France mais aussi Westwing en Allemagne ou Kenshoo en Israël.

Chez Convergence, comme dans beaucoup d’autres entreprises françaises, nous avons été séduits par Slack, une application qui fait des ravages en ce moment. Alors que Slack n’est pas destiné au grand public, leur équipe a dit rassembler 1,7 million d’utilisateurs quotidiens en octobre dernier ! L’application est en train de conquérir les start-up du monde entier en jouant sur l’argument de la simplicité de prise en main, de l’ergonomie et de la possibilité de naviguer entre plusieurs communautés.

La discussion n’est pas le seul élément pris d’assaut par ces nouveaux outils. Trello vient ainsi organiser la gestion des tâches par le biais de séries de listes établissant l’état d’avancement d’un projet et la répartition du travail entre ses membres. Certaines applications, comme Dropbox ou Drive de Google, facilitent également le travail collaboratif en permettant la sauvegarde et le partage en ligne de données.

L’un des avantages de ces outils est leur capacité à instituer un travail en mobilité : ils restent accessibles une fois les collaborateurs sortis de l’entreprise pour que ceux-ci prennent connaissance des avancées de la discussion pendant leur temps de déplacement par exemple. Ces solutions garantissent également la sécurisation des données partagées et leur confidentialité, un élément primordial dans les milieux professionnels. Ces applications sont garantes de l’amélioration du bien-être au travail dès lors que leur prise en main est intégrée par tous.

Ces nouveaux outils gagent d’un avenir prometteur aux entreprises qui valorisent la connectivité de leurs employés et le transfert en ligne des idées. Par contre, force est de constater que les e-mails sont encore bien présents dans le circuit, surtout quand le nombre de participants au projet est grand. Les habitudes sont tenaces et les applications de travail collaboratif ont encore à faire leurs preuves avant de remplacer l’usage intensif des courriels intra-entreprise.

COP 21 : malgré l’accord de Paris, c’est encore loin d’être gagné !

Le week-end dernier s’est achevée la COP21 parisienne sur un accord apparemment « historique ». Certes le bilan est engageant en ce qu’il officialise la collaboration de l’ensemble des pays du monde et que c’est déjà probablement l’avancée la plus importante qu’on pouvait envisager à ce stade. Seulement la COP21 n’a pas été avare en non-dits et en omissions.
 

Un accord « historique » ?

Le bilan de la COP21 de Paris a suscité de nombreuses réactions admirant l’accord « historique » qui en était sorti. Effectivement l’avancée est majeure et entérine la responsabilisation de 195 pays dans les négociations climatiques. Un point qui abroge la partie du Protocole de Tokyo qui freinait considérablement les avancées en la matière en ayant institué un système binaire où seuls les pays industrialisés avaient l’obligation de s’engager pour la réduction de leurs émissions de CO2. Encore heureux quand on sait que l’AIE, l’Agence Internationale de l’Energie en charge de la coordination des politiques énergétiques dans les pays occidentaux, estime que les pays non membres de l’OCDE représentent désormais sept huitièmes de l’augmentation de la demande en électricité.

Les pays se sont accordés sur trois objectifs principaux qui sont le maintien de l’augmentation des températures en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, le développement du concept de « lowcarbon » et l’adoption de modes de financement appropriés à cet objectif « bas carbone ». L’accord de Paris lie donc tous les pays dans un système d’engagement basé sur leurs intentions de contributions nationales. Il devrait à terme intégrer un dispositif commun de mesure et de vérification institué par les Nations Unies. Les contributions nationales de chacun vont devoir être revues tous les 5 ans en vue d’intensifier les efforts.

La différenciation entre pays développés et pays en développement, le principal enjeu de cette COP, est assurée en termes de financement et de responsabilisation. Le G77 et les représentants des pays en développement dans les débats environnementaux, la Chine et l’Afrique du Sud, ont d’ailleurs validé cet accord qu’ils considèrent comme équilibré et satisfaisant.

 

Un dispositif bien loin d’être « contraignant »

Le problème est que ce dispositif, fondé sur la bonne volonté des acteurs et dépourvu de quelconques objectifs chiffrés, ne commencera à être effectif que durant la prochaine décennie. L’accord est contraignant juridiquement parlant puisque considéré comme un protocole additionnel à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique. L’accord s’insère donc dans le droit international. Toutefois aucune sanction n’est prévue pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements et le respect du traité ne tiendra donc qu’aux équilibres diplomatiques et à la réputation des Etats.

Or dans un monde où le pétrole, le charbon et le gaz naturel sont encore les piliers de nombreuses économies et où leur extraction est encore largement subventionnée (à hauteur de près de 490 milliards de $ en 2014 d’après l’AIE), l’objectif de la communauté internationale de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C risque d’être difficilement atteignable. D’autant plus que des catastrophes climatiques (ou humaines) pourraient amener les Etats touchés à s’éloigner volontairement de leurs engagements sans que la Communauté Internationale ne puisse leur en tenir rigueur. Souvenons-nous du Japon qui, suite à Fukushima, avait renoncé au nucléaire et avait considérablement accru ses émissions de GES en relançant l’extraction du charbon et du gaz et en foulant au pied le protocole de Tokyo. Les enjeux climatiques à long terme font peu de poids face aux enjeux humains à court terme, et les Etats ne sont pas encore suffisamment acquis au développement des énergies renouvelables pour faire face à ce genre de chocs.

 

Quelques alternatives pour faire avancer les négociations climatiques

Une alternative serait la tarification du carbone, laquelle permettrait d’affecter un prix aux émissions de CO2correspondant au coût des risques climatiques pour enrayer la rentabilité des actifs fossiles. Encore faut-il que l’augmentation du coût des énergies fossiles ne pénalise pas trop les pays en développement. Ces derniers devraient recevoir à eux tous 100 milliards de $ par an au nom de la justice climatique. Ce montant qui avait été proposé dans le brouillon de mi-parcours de la COP21 a finalement été retiré du texte principal car le Sénat américain républicain l’aurait sans conteste rejeté mais a été conservé en annexe.

Une autre idée soulevée notamment par Pascal Canfin, directeur général du WWF, serait de mettre en place une Cour de justice climatique internationale. Il s’agirait de faire respecter les lois et décrets soumis par les Etats eux-mêmes à l’ensemble de la communauté internationale. Après tout, l’OMC s’est doté de ce genre d’outil en imposant aux Etats qui ne respectaient pas ses directives des rétorsions financières dissuasives.

La question des énergies renouvelables reste malheureusement complètement passée sous silence dans le texte final. Non seulement le terme n’apparait pas mais il n’a pas fait l’objet de réflexions plus approfondies (le sujet sera probablement évoqué pendant les COP22, 23 et autres…). Les scientifiques de la revue Nature ont établi que le maintien de la température en-dessous de 2°C n’était envisageable que si l’on résolvait à laisser 80% des énergies fossiles dont nous disposons dans le sol. L’alternative à ces énergies fossiles serait bien sûr les énergies renouvelables. Celles-ci ont d’ailleurs été largement poussées en avant par les ONG qui voulaient induire un objectif de 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050 dans le traité – une idée qui reste donc en suspens jusqu’à une éventuelle prochaine prise de conscience.

Les énergies fossiles couvrent encore aujourd’hui plus de 85% des besoions en énergie de la planète avec respectivement 32,4% pour le pétrole, 24,0% pour le gaz et 30,1% pour le charbon. Même si les énergies renouvelables se développent, on aura du mal à conjurer cette dépendance du jour au lendemain. Les experts Oil and Gas considèrent même qu’il y aura un développement de la production et de la consommation du gaz naturel dans les années à venir.

Les contributions nationales actuelles ne permettront pas de maintenir la température globale en-dessous de 2°CC. L’un des enjeux principaux des COP à venir, outre le fait de poser sur la table les solutions précédemment évoquées, sera de pousser les Etats à revoir leurs efforts à la hausse le plus rapidement possible. L’AIE insiste aussi sur le fait que les autres utilisations finales de l’énergie ne connaîtront pas une décarbonisation aussi rapide que celle enclenchée dans le secteur électrique ; en effet, il est particulièrement complexe et onéreux de remplacer le charbon et le gaz comme combustibles dans l’industrie ou le pétrole dans le secteur des transports.

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