La Tunisie accueille aujourd’hui et demain, les 29 et 30 novembre, une conférence internationale au Palais des Congrès de Tunis en vue de replacer le pays « sur la carte des investisseurs » et soutenir une économie encore morose près de six ans après la révolution.
Croissance molle de 1%, chômage massif et creusement des déficits ont placé la Tunisie dans un « état d’urgence économique » auquel le gouvernement d’union entré en fonction en août dernier veut à tout prix mettre fin.
2000 participants issus d’une quarantaine pays sont attendus dès aujourd’hui sur le sol tunisien pour cet événement, dont l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, et les Premiers ministres français Manuel Valls et algérien Abdelmalek Sellal. Les grands bailleurs de fonds de la Tunisie sont aussi présents comme la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement ou encore la Banque africaine de développement. De nombreuses conventions bilatérales devraient être signées pendant les prochaines 48 heures.
Les participants à cette conférence devront examiner plus de 140 projets pour des montants évalués à près de 30 milliards d’euros. Ceux-ci incluent de grands travaux d’infrastructure mais également des projets d’avenir dans des secteurs comme l’économie numérique, la santé et les énergies renouvelables.
Le gouvernement tunisien souhaite également séduire le secteur privé et faire du pays une destination privilégiée par les investisseurs en Méditerranée. Dans cette optique, un nouveau « code de l’investissement » entrera en vigueur le 1er janvier prochain pour simplifier les procédures administratives des investisseurs en Tunisie. Et d’autres mesures de séduction suivront. Le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, a affirmé que le gouvernement lutte pour « faire évoluer l’arsenal juridique et législatif » du pays.
Il souhaite aussi que cette conférence initie un tournant favorable pour l’emploi. Les jeunes tunisiens sont particulièrement désenchantés quant à la situation actuelle du pays et n’ont pas vu se réaliser les promesses de la révolution. Le gouvernement veut donc profiter de l’événement pour insister sur la nécessité de la transition économique et sociale tunisienne afin que le pays soit définitivement ancré « dans le rang des pays démocratiques ».
Les 30 novembre et 1er janvier, le président tunisien Béji Caïd Essebsi enchaînera sur un sommet entre l’Union européenne et la Tunisie à Bruxelles. Premier partenaire économique du pays, l’UE a d’ores-et-déjà annoncé un doublement de son soutien financier en 2017, pour atteindre 300 millions d’euros.