Cela fait maintenant plusieurs jours que le Maroc affiche sa volonté de réintégrer l’Union Africaine (OUA). Le 17 juillet dernier, le roi Mohammed VI a remis un discours à Idriss Deby Itno, chef d’Etat du Tchad et actuel président de l’OUA. La plus haute autorité marocaine a désormais affirmé sa volonté de se rallier à nouveau à l’institution.
En 1963, le Maroc était l’un des pays fondateurs de l’OUA à Addis-Abeba après que le pays ait lui-même accueilli un premier sommet entre les Etats africains en 1961 pour poser les bases d’une union politique entre les Etats du continent. Mais le 12 novembre 1984, le Maroc quitte l’OUA lors de son 20e sommet par la voix d’Hassan II alors que, pour la première et la seule fois, le RASD (reconnu par l’institution comme « gouvernement du Sahara Occidental ») siège aux côtés des autres Etats membres.
Dans son discours, Mohammed VI est revenu sur la rupture du Maroc et de l’organisation en rappelant l’engagement continu du Maroc sur le continent africain. « Le Maroc, qui a quitté l’OUA n’a jamais quitté l’Afrique. Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières. Sa relation passionnelle avec son continent explique le sentiment légitime que la reconnaissance d’un pseudo État était dure à accepter par le peuple marocain. »
Aujourd’hui, le Maroc est le deuxième investisseur en Afrique et il compte bien acter cette position en reprenant une place de choix au sein de l’institution politique africaine. Ses objectifs : le « développement humain et durable, la lutte contre la pauvreté et la malnutrition, la promotion de la santé de nos peuples, l’éducation de nos enfants, et l’élévation du niveau de vie de tous ».
« Le défi qui demeure à relever, pour notre continent, plus d’une décennie après la naissance de l’Union Africaine, est celui de l’unité et de la cohésion de notre grande famille. Pour le réaliser, il nous faudra emprunter la voie de la lucidité et du courage, celle que nos ainés, les premiers panafricains avaient privilégiée » a ajouté le souverain marocain en se plaçant dans la lignée des réalisations de Mohammed V et de Hassan II.
« L’Afrique, si longtemps négligée, est devenue incontournable. L’ère où elle n’était qu’un objet dans les relations internationales est révolue. Elle s’affirme, progresse et s’assume sur la scène internationale. »