Transformer les peaux de poissons en cuir pour en faire des sacs à main, des paires de chaussures ou des coques de Smartphones c’est ce qu’a imaginé Nawal Allaoui, étudiante à l’Ecole Supérieure des Industries du Textile et de l’Habillement (ESITH) de Casablanca. Elle a fondé SeaSkin, une entreprise qui produit et commercialise de la maroquinerie de luxe en cuir de poisson.
La jeune femme qui a œuvré dans l’entrepreneuriat social en a eu l’idée alors qu’elle travaillait avec des femmes de pêcheurs qui nettoyaient les poissons.
Ces peaux, considérées comme des déchets sont habituellement destinées à la poubelle.
Après plusieurs essais, Nawal, soucieuse de l’environnement a réussi à inventer une recette miraculeuse pour tanner les peaux de poissons en respectant un procédé écologique.
La jeune femme trouve sa matière première auprès de restaurants et usines. Elle travaille avec six femmes qui écaillent et rincent les peaux avant le tannage végétal. Les peaux sont ensuite baignées en y incorporant progressivement une préparation élaborée avec des produits naturels et bio puis teintées et personnalisées selon le produit.
Le cuir sera enfin aplati et séché pour correspondre aux critères d’un luxueux produit de maroquinerie.
Nawal conçoit le design elle-même et fait réaliser la couture, la confection et l’emballage par l’atelier de son école.
Ces accessoires de luxe conservent-t-ils une odeur de poisson ? Nawal assure que les huiles présentes dans les peaux étant remplacées par des huiles de tannage naturelles, l’objet finit par sentir le cuir, tout simplement.
La jeune cheffe d’entreprise commercialise ses produits en ligne notamment via la plateforme « Wuluj » et il semblerait qu’à un an de sa création la réussite soit au rendez-vous.
La startup Seaskin remplit un objectif social en employant des femmes et en valorisant leur savoir-faire, ainsi que des objectifs environnementaux en recyclant les déchets et utilisant des produits biologiques.
Souhaitons une longue vie et un franc succès à cette entreprise marocaine et à son innovation écologique !
Pour Convergence
Pascale Landriq