Au Maroc, le parti islamique du PJD (Parti de la Justice et du développement), qui tient les rênes du pays depuis 5 ans, a de nouveau remporté les législatives le 7 octobre dernier. Disposant de 125 des 395 sièges de l’Assemblée, il réaffirme sa position de premier parti du pays et distance le PAM (Parti authenticité et modernité), plus proche du roi, de 23 sièges.
Le roi a donc reconduit le Premier ministre sortant Abdelilah Benkirane dans ses fonctions. Peu de changements sont à attendre de l’actuelle coalition gouvernementale.
Obtenir la majorité absolue au Maroc est a priori impossible du fait de la structure du système électoral qui garantit le multipartisme et réserve en outre 90 sièges aux femmes candidates de moins de 40 ans. Le PJD n’a donc pas la majorité absolue et va devoir former une coalition avec d’autres partis.
Bien que le PJD ait la main sur le Parlement, c’est en réalité largement en faveur de l’institution monarchique que le rapport de forces s’établit, comme le rappelle Le Monde. C’est le roi Mohammed VI qui gère les décisions en matière de sécurité, de politique étrangère ou encore de religion. Et en-dehors des instances non élues et de l’économie, les partisans du roi contrôlent encore largement la Chambre des représentants. Selon la Constitution marocaine, le Premier ministre préside le gouvernement, et émet seulement des recommandations sur des questions.
Il n’y a pas de date limite quant à la création du nouveau gouvernement mais celle-ci devrait intervenir dans les prochaines semaines pour éviter tout blocage institutionnel et permettre au projet de loi de Finances 2017 d’être adopté fin décembre.